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Surpopulation carcérale au Royaume-Uni : Libérations anticipées d’émeutiers

Le gouvernement britannique libère des centaines de détenus, dont des émeutiers et criminels violents, pour faire face à la surpopulation carcérale. Une décision qui suscite l'incompréhension et la colère des familles de victimes. La sécurité publique est-elle menacée ?

Confronté à une grave crise de surpopulation carcérale, le gouvernement britannique a pris la décision controversée de procéder à la libération anticipée de centaines de détenus, parmi lesquels figurent des émeutiers récemment incarcérés ainsi que des criminels condamnés pour des faits de violence. Une situation qui suscite l’incompréhension et la colère des familles de victimes.

Crise des prisons au Royaume-Uni : le gouvernement libère des places en urgence

Face à des prisons surpeuplées et des établissements pénitentiaires au bord de l’implosion, le gouvernement britannique n’a eu d’autre choix que de libérer plus de 500 détenus avant la fin de leur peine. Une mesure d’urgence prise pour faire face à l’afflux de nouveaux prisonniers, notamment les personnes interpellées lors des récentes émeutes qui ont secoué le pays.

Parmi les bénéficiaires de ces libérations anticipées figurent non seulement des émeutiers, mais également des criminels condamnés pour des faits de violence, y compris des homicides involontaires. Une situation qui choque l’opinion publique et ravive la douleur des familles de victimes.

L’assassin d’un adolescent libéré après seulement 6 mois

Le cas de Lawson Natty, 18 ans, illustre parfaitement la problématique. Condamné en mars dernier à 2 ans et 8 mois de prison pour l’homicide involontaire de Gordon Gault, 14 ans, tué à coups de machette, le jeune homme a été remis en liberté ce week-end, après seulement 6 mois derrière les barreaux.

Nous sommes absolument dévastés. Ils m’ont appelée vendredi pour me dire qu’il était libéré en raison de la surpopulation carcérale, puis ils me l’ont fait savoir par écrit. C’est la semaine même où ces filles ont été assassinées à Southport et il est sorti. Quel genre d’exemple est-ce là ?

– Dionne Barrett, mère de la victime Gordon Gault

Un drame pour la famille de la victime, qui ne parvient pas à comprendre cette décision de justice. “Nous n’avons pas obtenu la moindre justice pour Gordon“, déplore sa mère, révoltée par la libération anticipée de l’un des assassins de son fils.

Le gouvernement défend une mesure “nécessaire”

Mis en cause, le ministère de la Justice assume cette décision, qu’il juge “nécessaire” pour désengorger les prisons. Selon un porte-parole, tout détenu condamné à une peine de moins de 4 ans pour des faits de violence – hors délits sexuels et violences conjugales – peut prétendre à une libération anticipée dans le cadre de ce programme.

Une justification qui peine à convaincre, alors que la criminalité violente ne cesse d’augmenter au Royaume-Uni. Pour de nombreux observateurs, ces remises en liberté massives et prématurées de délinquants constituent un risque majeur pour la sécurité publique.

La peur d’une hausse de la récidive

Alors que les services de probation sont déjà débordés, les inquiétudes se multiplient quant à la capacité de l’État à assurer un suivi efficace de ces centaines de détenus remis en liberté. Sans accompagnement ni surveillance adéquate, beaucoup redoutent une flambée de la récidive.

En libérant de manière anticipée des délinquants, parfois extrêmement dangereux, sans s’assurer au préalable de leur réinsertion, le gouvernement fait courir un risque immense à la société. C’est irresponsable et scandaleux !

– Tom Bailey, criminologue et chercheur associé à l’Université de Manchester

Pour l’heure, le gouvernement semble déterminé à poursuivre cette politique de libérations anticipées afin de faire baisser la pression dans des prisons en crise. Mais à quel prix pour la sécurité des citoyens ? L’avenir nous le dira.

Une chose est sûre, cette gestion calamiteuse de la surpopulation carcérale risque de laisser des traces durables. Entre des victimes abandonnées par la justice, des délinquants relâchés sans suivi et une opinion publique sous le choc, le Royaume-Uni n’a pas fini de payer le prix de ces libérations à hauts risques.

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