Alors que les températures baissent dans la bande de Gaza, les Palestiniens se préparent à affronter un second hiver en guerre. Déplacés à de multiples reprises, vivant dans des camps surpeuplés ou des abris de fortune, ils font face à un froid mordant et à des pénuries qui ne cessent de s’aggraver après plus d’un an de conflit entre Israël et le Hamas.
Des conditions de vie précaires pour les déplacés
Pour Salah Abou al-Jabeen, 32 ans, originaire du nord de Gaza, l’idée de passer un autre hiver en guerre était inattendue. Réfugiée dans un camp bondé à Nousseirat, elle témoigne de ses difficultés :
Nous devons remplacer les toiles de tente abîmées par le soleil et nous avons besoin de couvertures et de vêtements pour nous protéger du froid.
– Salah Abou al-Jabeen, déplacée
Faute de place dans les écoles transformées en refuge, beaucoup comme Ahmad al-Razz, 42 ans, ont dû improviser. Sa tente faite de “tissus et de sacs de farine cousus ensemble” ne le protège guère des nuits glaciales au bord de la mer.
Un hiver marqué par les intempéries
L’an dernier, outre un froid intense, d’importantes inondations avaient emporté de nombreuses tentes, aggravant les souffrances d’une population manquant déjà de vêtements chauds et de couvertures. Cette année, la situation risque de se répéter.
Pénuries alimentaires et hausse des prix
Après un an de guerre, presque tous les Gazaouis ont été déplacés au moins une fois selon l’ONU. Les pénuries de nourriture, de matériel médical, de couvertures et de vêtements chauds empirent dans le territoire assiégé par Israël. Les files d’attente devant les boulangeries et les prix exorbitants des produits de première nécessité témoignent de la précarité croissante.
Des risques sanitaires accrus
Pour Israa al-Qourman, 30 ans, déplacée à Khan Younès avec ses 5 enfants, le manque de vêtements chauds fait craindre pour leur santé. Selon l’OMS, le froid, combiné à la surpopulation, au manque d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les camps, favorise une propagation inquiétante des maladies transmissibles cet hiver.
Malgré l’espoir d’une trêve avant l’arrivée des intempéries, la perspective d’un second hiver de guerre laisse les Gazaouis dans une situation humanitaire alarmante. Face au froid, aux pénuries et aux déplacements incessants, leur capacité de résilience est mise à rude épreuve.