Le match Montpellier-Marseille de ce dimanche a pris une tournure inattendue en dehors des terrains. Alors que l’OM s’est imposé 5-0, offrant un spectacle offensif de haut vol, ses supporters ont vécu une soirée bien plus sombre. Arrivés en nombre devant le stade de la Mosson, ils ont été refoulés sur décision préfectorale et contraints de rentrer chez eux sans avoir pu encourager leur équipe.
Une décision préfectorale qui passe mal
C’est vers 20h30, peu avant le coup d’envoi, que la préfecture de l’Hérault a pris cette décision radicale. Alors que la jauge autorisée pour les supporters visiteurs était fixée à 450, ils étaient en réalité 650 à s’être déplacés, selon le commissaire divisionnaire local. Face à cette situation, le préfet a choisi d’interdire purement et simplement “le déplacement de l’ensemble des supporters de l’OM jusqu’à Montpellier”.
Une annonce diffusée sur les réseaux sociaux qui a suscité l’incompréhension et la colère des supporters marseillais. Beaucoup ont vécu ce revirement de dernière minute comme une injustice, eux qui avaient fait le déplacement pour soutenir leur équipe. Certains n’ont pas hésité à exprimer leur mécontentement, parfois de manière virulente.
Des supporters cagoulés et armés ?
Pour justifier sa décision, le préfet a mis en avant la présence parmi les supporters marseillais “d’individus cagoulés munis de barres de fer et de fumigènes”. Il a également rapporté des “jets de projectiles” contre les forces de l’ordre chargées d’encadrer et de filtrer les supporters visiteurs.
Des faits qui n’ont pas été confirmés par d’autres sources à ce stade. Mais en tout état de cause, ils auraient concerné une minorité des 650 supporters présents. De quoi s’interroger sur la proportionnalité de la réponse apportée, beaucoup estimant qu’il aurait été possible de cibler les fauteurs de trouble plutôt que de pénaliser l’ensemble des supporters.
Des heurts lors du retour forcé
La décision préfectorale a eu pour conséquence immédiate de contraindre les supporters marseillais à rebrousser chemin. D’après une source proche du dossier, ils se déplaçaient à bord de onze cars, escortés par les forces de l’ordre en dehors du département.
Un retour qui ne s’est pas déroulé dans le calme. Le commissaire divisionnaire a rapporté que “lorsque nous leur avons demandé de rebrousser chemin, au moins 150 individus ont fait face aux forces de l’ordre. Nous avons dû employer la force pour rétablir l’ordre public.” Des incidents qui heureusement n’ont pas fait de blessé, mais qui témoignent de la tension et de la frustration du côté des supporters.
Une soirée en demi-teinte pour l’OM
Si sportivement, l’Olympique de Marseille a réalisé une excellente opération en s’imposant largement à l’extérieur, cette soirée laissera un goût amer aux centaines de supporters privés de match. Un sentiment renforcé par le score fleuve et la démonstration de leur équipe, qu’ils auraient aimé pouvoir célébrer dans les tribunes.
Une situation qui pose question sur la gestion des supporters visiteurs et sur la capacité à concilier sécurité et liberté de soutenir son équipe. Les réactions des différents acteurs sont attendues dans les prochains jours pour tirer les leçons de cet épisode et éviter qu’il ne se reproduise.
Une chose est sûre, les supporters marseillais, même de loin, ont pu être fiers de leurs joueurs ce soir. Mais ils auraient sans doute préféré vivre cette victoire en direct du stade, plutôt que depuis leur car sur le chemin du retour. Un demi-tour amer qui restera dans les mémoires et qui ne demande qu’à être compensé par de futures soirées de liesse dans les tribunes, aux côtés de leur équipe.