C’est une annonce qui a pris tout le monde de court. Alors qu’elle n’était en poste que depuis quelques années, Sabrina Soussan, la PDG du géant de l’eau et des déchets Suez, a annoncé son départ à venir pour le 31 janvier 2025. Une décision soudaine qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir de l’entreprise et sa gouvernance.
Un départ inattendu et un successeur à trouver
Nommée PDG de Suez en 2022, Sabrina Soussan semblait s’inscrire dans la durée à la tête du groupe. Son départ prochain, annoncé plus de 6 mois à l’avance, a donc créé la surprise. Selon des sources proches du dossier, un processus de recherche et de nomination est immédiatement lancé pour lui trouver un successeur.
En attendant, c’est Thierry Déau, le président du conseil d’administration et du gestionnaire d’actifs Meridiam, l’un des principaux actionnaires de Suez, qui assurera la présidence dès le 1er janvier 2025. Une transition en douceur qui se fera main dans la main avec l’actuelle PDG jusqu’à son départ.
La fin d’une courte ère Soussan
En à peine plus de 2 ans, Sabrina Soussan aura marqué Suez de son empreinte. Arrivée dans un contexte post-fusion tendu, elle aura réussi à stabiliser le groupe et à lui donner un nouveau cap. Sous son impulsion, Suez s’est notamment renforcé à l’international, avec plusieurs contrats majeurs remportés en Asie, au Moyen-Orient ou encore en Amérique latine.
Son bilan reste néanmoins en demi-teinte. Malgré des avancées, le groupe n’a pas réussi à enrayer la baisse de ses marges en France, son principal marché, face à une concurrence toujours plus rude. Les synergies promises avec le nouveau Suez issu de la fusion sont aussi longues à se matérialiser. Des défis de taille que devra relever son successeur.
Meridiam aux manettes
Le changement de président annoncé n’est pas anodin. Il confirme le poids de plus en plus prépondérant pris par Meridiam, monté à plus de 40% du capital de Suez lors de sa fusion avec Veolia. Le gestionnaire d’actifs spécialisé dans les projets d’infrastructures semble vouloir peser plus lourdement sur la stratégie et la gouvernance de sa participation.
Selon certains observateurs, la nomination d’un proche de Meridiam et non d’un profil plus opérationnel comme Sabrina Soussan marquerait un changement d’approche. Avec un actionnaire de référence puissant et un management resserré, Suez pourrait chercher à accélérer son recentrage et ses cessions d’actifs pour dégager plus de valeur.
Un avenir en pointillé
Une nouvelle page s’apprête donc à s’ouvrir pour Suez en 2025. Après un mariage tumultueux avec Veolia et une réorganisation profonde, le groupe est à la croisée des chemins. Le nom du prochain PDG sera scruté de près, tant il sera déterminant pour donner le « la » des prochaines années.
À court terme, pas de bouleversement majeur à attendre cependant. Sabrina Soussan a assuré qu’elle irait au bout de son mandat et des chantiers engagés. Mais en coulisses, la réflexion sur l’avenir de Suez bat déjà son plein. Recentrage sur l’eau et l’international ? Nouvelle vague de cessions ? Réorganisation ? Toutes les options semblent sur la table.
Une chose est sûre : pour le « nouveau Suez », la prochaine étape s’annonce décisive. Le groupe aura plus que jamais besoin d’un capitaine capable de tenir le cap dans la tempête et de tracer une route claire vers l’avenir. Le CV du futur patron sera passé au crible. L’ère post-Soussan ne fait que commencer mais elle promet déjà son lot de surprises et de défis. Affaire à suivre !