Les autorités suédoises viennent d’inculper trois hommes, soupçonnés d’entretenir des liens étroits avec le groupe terroriste État islamique (EI), pour avoir fomenté des attentats sur le sol suédois. Parmi les cibles potentielles figuraient notamment des intérêts juifs, révélant une fois de plus l’idéologie haineuse et antisémite de cette mouvance extrémiste.
Deux frères convertis parmi les suspects
Le trio incriminé comprend deux frères âgés de 23 et 25 ans, qui se seraient convertis à l’islam peu avant leur interpellation. Leur radicalisation express soulève de nombreuses questions quant aux mécanismes de recrutement et d’endoctrinement utilisés par l’EI, y compris en Europe.
Selon l’acte d’accusation, l’aîné des deux frères aurait reçu ses instructions directement de l’EI en Somalie, avec pour mission macabre de « tuer un maximum d’infidèles », en visant prioritairement la communauté juive. Un projet barbare qui rappelle tristement les pires heures du terrorisme islamiste.
À la recherche de « martyrs » mineurs
Lors de surveillances et d’écoutes réalisées par les services de renseignement suédois, les deux frères ont évoqué leur intention de recruter des mineurs de moins de 18 ans, prêts à « mourir en martyrs » pour leur cause. Une stratégie perverse visant à exploiter la naïveté et la vulnérabilité de jeunes individus à des fins meurtrières.
Les cibles discutées par les suspects comprenaient « le gouvernement, la police, les services de renseignement, [et] les synagogues, afin de nuire le plus possible au gouvernement et à la société »
– Extrait de l’acte d’accusation
Le crime organisé comme soutien logistique
Les enquêteurs ont également mis au jour des liens troublants entre le groupe terroriste et une bande du crime organisé basée à Tyresö, en banlieue de Stockholm. Cette dernière aurait fourni au trio une arme à feu et un pistolet paralysant, illustrant une nouvelle fois les connexions entre grand banditisme et réseaux jihadistes.
Une source proche du dossier souligne que cette affaire présente « un lien international avec l’EI, principalement l’EI en Somalie, mais aussi avec des personnes faisant l’objet d’une enquête pour terrorisme à l’étranger ». La dimension transnationale de la menace djihadiste apparaît donc une nouvelle fois, tout comme la nécessité d’une coopération renforcée entre services antiterroristes européens.
L’association culturelle islamique sous surveillance
Tous les protagonistes de ce projet d’attentat auraient gravité, à des degrés divers, autour d’une association culturelle islamique locale basée à Tyresö. Si le rôle exact de cette structure dans leur parcours de radicalisation reste à déterminer, elle fait d’ores et déjà l’objet d’une surveillance étroite de la part des autorités.
Arrêtés en mars et avril derniers, les quatre suspects ont depuis été placés en détention provisoire. Ils nient pour l’heure toute implication dans un projet terroriste. Leur procès devrait permettre de faire toute la lumière sur les ramifications de cette cellule, et plus largement sur la menace djihadiste qui continue de peser sur la Suède et l’Europe.
Ce nouveau dossier confirme, s’il en était besoin, que la lutte contre le terrorisme islamiste est loin d’être terminée sur le Vieux Continent. Malgré les revers militaires subis par l’EI en Irak et en Syrie, son idéologie mortifère continue d’essaimer, de recruter et de menacer nos sociétés. Une vigilance de tous les instants s’impose, pour prévenir de nouveaux drames et protéger nos concitoyens.