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Subvention controversée à une ONG à Marseille : Le conseil municipal s’enflamme

Vives tensions au conseil municipal de Marseille après le vote d'une subvention de 130 000 € à SOS Méditerranée. Entre indignations et provocations, retour sur une séance explosive qui a vu s'affronter gauche et droite sur la question migratoire...

Le conseil municipal de Marseille s’est transformé en véritable arène ce vendredi lors du vote d’une subvention de 130 000 euros à l’ONG SOS Méditerranée. Au cœur des débats enflammés : l’aide apportée aux migrants en mer par l’organisation basée dans la cité phocéenne. Un sujet brûlant qui a mis le feu aux poudres entre la majorité de gauche et l’opposition de droite, faisant ressurgir les profondes fractures politiques autour de la question migratoire.

La majorité justifie “un geste d’humanité”

Pour Michèle Rubirola, première adjointe en charge de la coopération internationale, cette subvention s’inscrit dans la droite ligne des valeurs d’accueil et de solidarité de Marseille. Une ville qu’elle décrit comme “terre d’humanité, de fraternité et de partage”.

Un drame se répète au large de nos côtes, en Méditerranée, désespérement. C’est celui des naufragés, qui enfants, femmes, hommes qui ne sont coupables de rien sinon de fuir la guerre, la répression et les violences ethniques.

– Michèle Rubirola, première adjointe

L’élue de gauche insiste sur la dimension humanitaire de cette aide financière accordée à SOS Méditerranée dont le siège social est basé sur la Canebière.

La droite et l’extrême droite vent debout

En face, les opposants à la subvention ne décolèrent pas. Bernard Marandat, président du groupe Rassemblement National, y voit une véritable “obsession” de la part de l’équipe municipale en place.

Vous nous obligez à intervenir sur ce sujet qui tourne pour vous à l’obsession. Vous voulez toujours plus de migrants !

– Bernard Marandat, président du groupe RN

L’élu RN accuse SOS Méditerranée de favoriser les flux migratoires, le trafic des passeurs et donc d’augmenter le nombre de morts en mer. Des propos qui provoquent l’indignation sur les bancs de la majorité. “Continue de lire ton torchon”, s’emporte Sébastien Jibrayel, adjoint PS.

Des élus aux provocations choquantes

L’ambiance est électrique dans l’hémicycle. Stéphane Ravier, sénateur ex-Reconquête, se lance dans une violente diatribe, déclenchant un tollé :

Quand on vient d’un pays en guerre, on l’a fait, on défend son pays, on ne laisse pas dans son pays femmes et enfants bénéficier des acquis sociaux.

– Stéphane Ravier, sénateur ex-Reconquête

S’adressant à l’élu PS Sébastien Jibrayel, il ajoute avec provocation : “Et si vous n’êtes pas content, vous qui avez le cœur en bandoulière, accueillez chez vous les clandestins ! À Marseille, il n’y a plus de place.”

La majorité assume son choix

Malgré le tumulte, le conseil municipal a finalement approuvé l’octroi de cette subvention sans les voix de LR ni du RN, farouchement opposés. Un vote qui ne fait que renforcer les lignes de fracture au sein de l’équipe dirigeante, entre une gauche qui revendique les valeurs d’hospitalité de Marseille et une droite qui joue la carte de la fermeté migratoire.

Au-delà des joutes politiques, c’est toute la question du modèle d’accueil des migrants qui se pose sur fond de crise humanitaire en Méditerranée. Un débat loin d’être clos et qui promet encore de vifs affrontements dans les mois à venir sur la scène politique marseillaise.

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