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Stupeur à la mosquée des Bleuets de Marseille, menacée de fermeture

La mosquée des Bleuets à Marseille risque une fermeture de 6 mois. L'imam Ismaïl, accusé de "légitimer la violence" par le ministre de l'Intérieur, y est décrit comme un homme modéré par les fidèles. Une décision qui sème l'incompréhension dans ce quartier populaire où la mosquée joue un rôle social clé. Enquête sur place.

Au cœur de la cité des Bleuets, dans le 13ème arrondissement de Marseille, la stupeur et l’incompréhension règnent. La mosquée du quartier, un lieu de culte discret niché au sein d’une galerie marchande défraîchie, est sous le coup d’une fermeture administrative. En cause : les prêches de son imam, Ismaïl Bendjilali, accusé par le ministre de l’Intérieur de “légitimer la violence”. Une accusation que rejettent en bloc les fidèles, décrivant un homme modéré et impliqué dans la vie de la communauté.

Une mosquée au cœur d’un quartier populaire

Coincée entre les barres d’immeubles fatiguées des Bleuets, la mosquée Aboubakar Sadek peine à se faire remarquer. Seule une poignée de fidèles connaît le chemin de cette salle de prière de fortune, aménagée le temps des travaux. À quelques pas, sur un terrain vague, un homme a récemment été retrouvé mort, criblé de balles. Un quartier difficile, gangrené par le trafic de drogue et la violence, mais où la mosquée représente un îlot de paix et de spiritualité pour de nombreux habitants.

C’est un pilier du quartier, un repère pour beaucoup d’entre nous. L’imam Ismaïl fait un travail remarquable avec les jeunes, il les éloigne de la délinquance.

Témoigne Ahmed, un habitant du quartier

L’imam Ismaïl, une figure controversée

Au cœur de la tourmente, l’imam Ismaïl, très populaire sur les réseaux sociaux. Ses prêches enflammés lui valent l’attention des autorités, qui l’accusent de tenir des propos radicaux et de “légitimer la violence”. Des allégations fermement démenties par l’intéressé et ses proches, qui dépeignent un homme engagé et soucieux du bien-être de sa communauté.

L’imam est un homme de paix, profondément attaché aux valeurs de l’islam. Jamais il n’a appelé à la haine ou à la violence. C’est un guide spirituel, pas un extrémiste !

S’insurge Farid, un fidèle de la mosquée

Une décision lourde de conséquences

Si la préfecture confirme la fermeture de la mosquée pour une durée de six mois, c’est tout un pan de la vie sociale et spirituelle du quartier qui sera amputé. Au-delà du lieu de culte, la mosquée abrite une épicerie solidaire, des cours d’arabe pour les enfants, et de nombreuses activités caritatives.

Fermer la mosquée, c’est priver les habitants d’un lieu essentiel à l’équilibre du quartier. Où irons-nous prier ? Qui s’occupera des plus démunis ?

S’inquiète Nadia, une fidèle

Une communauté sous le choc

Sonnés par la nouvelle, les fidèles peinent à comprendre les motifs d’une telle décision. Beaucoup y voient une stigmatisation de leur communauté, déjà fragilisée par les difficultés économiques et sociales. Tous espèrent un revirement de situation, pour que leur mosquée puisse continuer à jouer son rôle de phare dans ce quartier en souffrance.

Notre mosquée n’est pas un lieu de radicalisation, c’est un espace de partage et de solidarité. Sa fermeture serait vécue comme une terrible injustice.

Conclut Samira, une habitante des Bleuets

Alors que la communauté retient son souffle, les regards sont tournés vers la préfecture des Bouches-du-Rhône. Sa décision sera lourde de conséquences pour les musulmans de ce quartier populaire de Marseille, qui voient dans leur mosquée bien plus qu’un simple lieu de prière. Un symbole de leur identité et de leur résistance face à l’adversité.

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