23 novembre 1944. Après des années d’annexion par l’Allemagne nazie, Strasbourg, joyau de l’Alsace et symbole de la France, s’apprête à vivre des heures décisives. Depuis la Libye, le général Leclerc et sa 2e division blindée ont juré de ne déposer les armes que lorsque le drapeau tricolore flotterait à nouveau au sommet de la cathédrale. Une promesse qui allait bientôt devenir réalité.
Une offensive éclair malgré une résistance acharnée
Alors que Paris fête sa libération depuis août, l’Alsace doit encore patienter. Mi-novembre, les Alliés lancent enfin l’assaut sur les Vosges pour pénétrer en territoire annexé. Hitler ordonne une défense à tout prix, mais rien ne semble pouvoir stopper l’avancée des troupes françaises qui foncent sur Strasbourg.
Bénéficiant de l’effet de surprise, une colonne de chars parvient à entrer dans la ville dès 9h du matin le 23 novembre. Les combats font rage, mais quelques heures plus tard, les couleurs françaises flottent fièrement au sommet de la cathédrale, hissées à partir d’un drapeau nazi découpé. La reddition allemande n’est plus qu’une question de temps.
Strasbourg, enjeu crucial entre Français et Américains
Pourquoi une telle précipitation des Français ? Tout simplement pour mettre les Américains devant le fait accompli. En effet, ces derniers préféraient foncer vers la Ruhr pour s’emparer de l’industrie allemande plutôt que de libérer Strasbourg. Mais pour de Gaulle, pas question de laisser ce symbole entre les mains ennemies.
La menace d’un retour des nazis
Malgré l’euphorie de la libération et les promesses du général Leclerc, le danger n’est pas écarté pour autant. Fin décembre, une violente contre-offensive allemande manque de reprendre la ville. Il faudra attendre mars 1945 pour que l’Alsace soit définitivement hors de portée de l’envahisseur.
Un hommage vibrant 80 ans après
En ce mois de novembre 2024, Emmanuel Macron vient célébrer les 80 ans de cet événement capital. L’occasion de se remémorer l’héroïsme des soldats français, prêts à tous les sacrifices pour reprendre ce joyau à l’ennemi. Strasbourg, éternelle cité convoitée pour sa position stratégique, aura payé un lourd tribut avant de retrouver sa place au sein de la nation.
D’après une source proche de l’Élysée, ces commémorations seront placées sous le signe de l’unité et de la paix retrouvée. Un message fort à l’heure où les tensions en Europe se ravivent. Le serment de Koufra, gravé dans la pierre place Broglie, résonne plus que jamais comme un appel à défendre nos valeurs et notre liberté si durement acquises.
N’oublions jamais le courage de ceux qui ont combattu pour libérer Strasbourg et la France. Nous leur devons notre liberté et notre devoir est d’entretenir ce souvenir, de génération en génération.
Un ministre qui a requis l’anonymat
80 ans après ces heures glorieuses et tragiques, Strasbourg se souvient. Dans le ciel alsacien, l’ombre des avions alliés semble encore planer. Le grondement des chars résonne toujours sur les pavés. Et les cloches de la cathédrale sonnent la liberté retrouvée, pour que jamais nous n’oubliions ce que nous devons à ces héros.