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Stephen Miran : l’économiste controversé de Trump

Le président élu Donald Trump nomme Stephen Miran comme futur économiste en chef à la Maison Blanche. Mais qui est vraiment cet économiste pro-cryptomonnaies qui n'hésite pas à s'opposer publiquement à la Réserve Fédérale ? Sa nomination soulève déjà la controverse...

À quelques semaines de son investiture, le président élu Donald Trump poursuit la constitution de son équipe à la Maison Blanche. Une nomination en particulier suscite déjà la polémique : celle de Stephen Miran au poste stratégique de président du Conseil des conseillers économiques.

Qui est vraiment Stephen Miran, ce brillant économiste peu connu du grand public ?

Diplômé de Harvard où il a été l’élève de l’influent Martin Feldstein, ancien président du CEA sous Reagan, Stephen Miran a d’abord œuvré dans le secteur privé. Analyste financier chez Sovarnum Capital puis stratège chez Hudson Bay Capital, il est également depuis peu associé du think tank conservateur Manhattan Institute.

Mais c’est surtout son passage remarqué comme conseiller au Trésor en 2020 sous l’administration Trump qui l’a propulsé sur le devant de la scène. Stephen Miran y a défendu des positions économiques marquées, soutenant notamment la politique protectionniste et la guerre commerciale menée par Donald Trump. Des choix controversés mais qui lui valent aujourd’hui la confiance renouvelée du président élu.

Un fervent défenseur des cryptomonnaies à la Maison Blanche

Stephen Miran ne cache pas son enthousiasme pour les monnaies virtuelles. Invité récemment du podcast The Bitcoin Layer, il a déclaré voir dans les cryptomonnaies « un rôle important pour l’innovation et l’ouverture d’un autre boom économique sous une administration Trump ». Une position tranchée alors que le statut des cryptomonnaies reste un sujet brûlant outre-Atlantique.

Je pense que la cryptomonnaie a un rôle important à jouer dans l’innovation et dans l’ouverture d’un autre boom économique sous une administration Trump.

Stephen Miran dans The Bitcoin Layer

Miran rejoint ainsi au sein de l’équipe Trump d’autres fervents supporteurs des monnaies virtuelles, à l’instar de David Sacks, désigné « tsar de la crypto et de l’IA », et de Paul Atkins, nouveau patron de la SEC connu pour ses positions pro-business. Wall Street se prend à rêver d’une vague de dérégulation qui doperait cours et investissements dans le secteur. Mais cette ligne inquiète nombre d’experts pointant les risques d’un far west financier.

Un contempteur de la Fed et de son indépendance

L’autre cheval de bataille de Stephen Miran irrite encore davantage : son opposition frontale à la Réserve fédérale et à son président Jerome Powell. Dans de récentes tribunes, l’économiste a vivement critiqué la politique monétaire de la Fed, s’interrogeant sur son indépendance vis-à-vis du Trésor. Une banque centrale libre de la pression politique produirait selon lui « de meilleurs résultats à long terme, car elle peut prendre des décisions axées sur l’économie plutôt que le calendrier électoral à court terme ».

Ces prises de position préfigurent-elles des tensions à venir entre la Maison Blanche et la puissante Fed ? Pour nombre d’analystes, la nomination de ce pourfendeur de l’institution monétaire est un signal clair envoyé par Donald Trump. Le prochain président entend bien reprendre la main sur la politique économique. Reste à savoir jusqu’où Stephen Miran poussera la critique, lui qui devra pourtant coopérer avec la Réserve fédérale.

Un profil clivant, à l’image de la future administration

Brillant, atypique et cash dans ses opinions, Stephen Miran ne fait pas l’unanimité. Certains saluent le parcours et l’audace d’un économiste qui bouscule les dogmes. D’autres s’alarment d’une nomination partisane et d’une politisation croissante des questions monétaires. Une chose est sûre : le futur conseiller économique en chef s’annonce comme un acteur clé des futures batailles économiques et financières à Washington.

En s’entourant de profils aussi clivants, Donald Trump confirme sa volonté de rompre avec le consensus de l’establishment. Stephen Miran aura la lourde tâche de transformer les promesses de campagne en politique économique cohérente et efficace. Pari risqué pour celui qui devra convaincre bien au-delà des cercles trumpistes.

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