L’industrie automobile est en pleine révolution électrique. Et les alliances stratégiques se multiplient pour accélérer cette transition énergétique. Dernier exemple en date : Stellantis, le géant né de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, et CATL, leader mondial des batteries pour véhicules électriques, viennent d’annoncer un investissement massif pour créer une usine de batteries en Espagne.
4,1 milliards d’euros pour une gigafactory à Saragosse
C’est un projet d’envergure qui vient d’être dévoilé. Stellantis et CATL vont investir jusqu’à 4,1 milliards d’euros pour construire une usine de batteries sur le site industriel de Stellantis à Saragosse, dans le nord-est de l’Espagne. L’objectif est de démarrer la production de batteries lithium-fer-phosphate (LFP) d’ici fin 2026.
Cette gigafactory, détenue à parts égales par les deux groupes via une co-entreprise, aura une capacité de production pouvant atteindre 50 GWh par an, de quoi équiper des centaines de milliers de véhicules électriques. Elle sera conçue pour être neutre en carbone et mettra l’accent sur l’approvisionnement local.
Une étape clé dans l’électrification de Stellantis
Pour Stellantis, cette usine représente une avancée majeure dans sa stratégie d’électrification. Le groupe vise 100% de ventes de véhicules électriques en Europe d’ici 2030. Et pour y parvenir, sécuriser l’approvisionnement en batteries est crucial.
Ce projet renforce notre stratégie de leader de l’électrification en Europe.
– Carlos Tavares, CEO de Stellantis
Avec cette usine, Stellantis va pouvoir produire localement en Europe une part significative des batteries LFP dont il aura besoin pour ses futurs modèles électriques abordables. Les batteries LFP offrent en effet un bon compromis coût-performance.
CATL renforce sa présence en Europe
Du côté de CATL, ce projet marque une nouvelle étape dans son expansion internationale, en particulier en Europe où la demande de batteries explose avec l’essor des véhicules électriques. Le géant chinois y dispose déjà d’une usine en Allemagne et en construit une seconde en Hongrie.
Nous sommes fiers de contribuer à la transition vers l’électromobilité en Europe avec ce nouveau site en Espagne.
– Robin Zeng, fondateur et président de CATL
Grâce à sa technologie de pointe et à ses capacités de production massives, CATL s’impose comme un partenaire incontournable pour les constructeurs automobiles du monde entier. L’entreprise fournit déjà des batteries à Tesla, BMW, Volkswagen ou encore Mercedes.
L’Espagne, nouvel eldorado des batteries
Avec ce projet, l’Espagne confirme son attractivité dans la course aux batteries électriques en Europe. Le pays bénéficie en effet de plusieurs atouts :
- D’importants gisements de lithium, un composant clé des batteries
- Une industrie automobile bien implantée, avec des usines de nombreux constructeurs
- Des aides publiques généreuses pour soutenir les projets de batteries
- Des coûts de production plus faibles que dans d’autres pays européens
D’autres acteurs prévoient d’ailleurs d’investir dans des usines de batteries en Espagne, à l’image de Volkswagen qui a annoncé un projet à Valence. Le pays ibérique pourrait ainsi devenir un maillon essentiel de la chaîne de valeur des batteries en Europe.
Enjeux et défis de l’alliance Stellantis-CATL
Si elle ouvre de belles perspectives, l’alliance entre Stellantis et CATL n’est pas sans défis. Parmi les principaux enjeux :
- Tenir les délais et les budgets malgré la complexité d’un tel projet industriel
- Sécuriser l’approvisionnement en matières premières critiques comme le lithium
- Monter en compétences sur les technologies de batteries et former la main d’œuvre
- S’adapter aux changements réglementaires et technologiques très rapides du secteur
- Gérer les risques géopolitiques liés à la dépendance à un fournisseur chinois
Malgré ces défis, Stellantis et CATL se montrent confiants dans leur capacité à mener à bien ce projet stratégique, qui renforcera leur position dans la course à l’électrification. Il devrait créer de nombreux emplois et contribuer à la réindustrialisation de l’Europe.
Vers une révolution de la mobilité électrique
Au-delà de Stellantis et CATL, c’est toute l’industrie automobile mondiale qui est engagée dans une course effrénée pour électrifier les véhicules. Face à l’urgence climatique et aux réglementations de plus en plus strictes sur les émissions, les constructeurs multiplient les investissements et les partenariats pour développer des voitures électriques performantes et abordables.
De leur côté, les fabricants de batteries comme CATL, Panasonic, LG ou Samsung rivalisent d’innovations pour améliorer l’autonomie, la recharge, la sécurité et la durabilité des batteries. Des technologies de rupture comme les batteries solides ou silicium pourraient encore accélérer la révolution de la mobilité électrique dans les années à venir.
Dans ce contexte, des projets comme celui de Stellantis et CATL en Espagne apparaissent essentiels pour bâtir une filière européenne des batteries et des véhicules électriques. Ils posent les fondations d’une nouvelle ère de la mobilité, plus propre, plus connectée et plus partagée. Une révolution industrielle et sociétale majeure est en marche.
Conclusion
L’annonce de l’usine de batteries Stellantis-CATL en Espagne est un signal fort. Elle illustre l’accélération des investissements et des alliances dans l’électrification des transports. Un mouvement mondial et irréversible, dans lequel l’Europe entend jouer un rôle moteur malgré la concurrence asiatique.
Reste à transformer l’essai industriel en succès commercial. Car pour séduire massivement les consommateurs, les voitures électriques devront combiner autonomie, rapidité de recharge, sécurité et coûts abordables. Un défi immense mais stimulant, qui mobilise toute la créativité de l’écosystème automobile et promet de passionnantes innovations dans les années à venir.
L’alliance entre Stellantis et CATL ouvre en tout cas un nouveau chapitre de la mobilité électrique. Elle confirme que l’avenir de l’automobile sera électrique, connecté et durable. Une révolution technologique, industrielle et culturelle est en route. Aux constructeurs de tracer la voie et aux conducteurs d’oser le changement.
