Le géant automobile Stellantis se prépare à un changement majeur. Le groupe a annoncé avoir lancé le processus pour identifier le successeur de son emblématique patron Carlos Tavares, qui prendra sa retraite début 2026 à l’âge de 68 ans. Une page se tourne pour Stellantis, fusion de PSA et Fiat-Chrysler, qui doit désormais préparer l’avenir sans l’homme qui a orchestré ce rapprochement historique.
Une succession cruciale pour l’avenir de Stellantis
Trouver le remplaçant de Carlos Tavares ne sera pas une mince affaire pour Stellantis. Le dirigeant portugais, véritable homme-orchestre, a réussi en quelques années à redresser PSA avant de négocier la mégafusion avec Fiat-Chrysler pour donner naissance à un mastodonte de l’automobile. Son successeur devra avoir les épaules solides pour poursuivre sur cette lancée, tout en relevant les nombreux défis qui attendent le secteur.
Plusieurs noms circulent déjà en interne pour reprendre le volant, comme celui de Maxime Picat, l’ancien patron de Peugeot, ou encore Michael Manley, l’ex-directeur de la région Amérique. Mais la décision finale reviendra au comité spécial du conseil d’administration présidé par John Elkann, représentant de la famille Agnelli, premier actionnaire de Stellantis.
Crise et mutations profondes de l’industrie automobile
La succession de Carlos Tavares intervient dans un contexte particulièrement délicat pour l’industrie automobile, confrontée à de profondes mutations. Le virage forcé vers l’électrique, la concurrence féroce des constructeurs chinois, l’envolée des coûts des matières premières pèsent lourdement sur les marges des groupes automobiles.
Même un géant comme Stellantis n’est pas épargné. Le groupe a dû revoir à la baisse ses objectifs financiers et multiplier les plans d’économies, non sans tensions sociales. Une situation qui exigera un patron à la hauteur pour maintenir le cap dans la tempête.
Ce n’est pas Stellantis qui est en difficulté isolé au milieu de l’industrie automobile. C’est Stellantis, Volkswagen, BMW, Mercedes, et ce n’est probablement pas fini.
Carlos Tavares, lors d’une visite de l’usine Peugeot de Sochaux
Les chantiers qui attendent le futur patron de Stellantis
Au-delà de la gestion de la crise actuelle, le prochain directeur général de Stellantis aura plusieurs dossiers brûlants à gérer :
- Accélérer l’électrification de la gamme dans un contexte réglementaire européen de plus en plus strict
- Redresser la rentabilité en Amérique du Nord, l’ancien moteur de profits du groupe
- Développer de nouveaux relais de croissance, notamment en Chine
- Poursuivre les synergies promises par la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler
- Préparer l’avenir avec des investissements ciblés dans la voiture autonome, la connectivité, les services de mobilités
Autant de chantiers titanesques qui exigeront un patron visionnaire et charismatique, capable de fédérer les équipes tout en rassurant les marchés financiers et les partenaires sociaux. Un profil pas si éloigné de celui de… Carlos Tavares. Stellantis a désormais un peu plus d’un an pour lui trouver un digne successeur. Le compte à rebours est lancé.