C’est un véritable coup de tonnerre qui a secoué dimanche le monde automobile. Lors d’un conseil d’administration extraordinaire, le départ immédiat de Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, a été acté. Une annonce brutale et inattendue, alors que le mandat de ce dirigeant charismatique et respecté courait normalement jusqu’à début 2026.
Un remaniement en urgence pour sauver le navire Stellantis
Selon des sources proches du dossier, Carlos Tavares avait récemment procédé à un vaste remaniement de son équipe dirigeante. Un nouveau directeur financier avait été nommé, ainsi que de nouveaux responsables pour les régions clés d’Europe et d’Amérique du Nord.
L’objectif affiché était de redresser urgemment la barre, alors que le groupe automobile aux 14 marques traversait une passe difficile. Recul des ventes, surstocks, vague de licenciements… Les nuages s’amoncelaient, mettant sous pression le dirigeant portugais pourtant auréolé de ses succès passés.
L’électrification au cœur des difficultés
L’une des principales pierres d’achoppement semblait être la transition vers l’électrique, imposée par les normes européennes toujours plus strictes. Un virage délicat et coûteux, que Stellantis comme ses concurrents peinait à négocier sans dégrader ses marges et sa rentabilité.
Le spectre de lourdes pénalités en cas de non-respect des futurs plafonds d’émissions de CO2 planait comme une épée de Damoclès, faisant craindre des répercussions en cascade sur toute la filière.
Un départ précipité qui soulève des questions
Malgré ses efforts pour reprendre la main, Carlos Tavares n’aura donc pas eu le temps de mener à bien sa feuille de route. Son départ précipité pose question sur la gouvernance et l’avenir du groupe né en 2021 de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler.
Certains y voient un désaveu cinglant de la part du conseil d’administration et des principaux actionnaires, au premier rang desquels la famille Agnelli-Elkann. D’autres évoquent un choix personnel d’un dirigeant usé par les chocs à répétition et en quête d’une retraite bien méritée.
Un rude défi pour le prochain patron
Une chose est sûre : son successeur, qui reste à désigner, ne manquera pas de pain sur la planche. Il lui faudra rassurer les marchés et les investisseurs sur la solidité du groupe, accélérer sa mue électrique, gérer les surcapacités industrielles sans déclencher de conflits sociaux, nouer les bons partenariats technologiques…
La tâche s’annonce ardue pour redonner un horizon et une dynamique positive à ce mastodonte aux pieds d’argile, troisième groupe automobile mondial par les volumes mais à la traîne en termes de capitalisation boursière et de valeur. Le chantier promet d’être aussi titanesque que celui de la fusion il y a trois ans.
Le marché automobile traverse une période de profondes mutations, entre ruptures technologiques, nouveaux usages et pression réglementaire croissante. Aucun constructeur n’est épargné par ces défis existentiels.
Un expert du secteur
Le départ précipité de Carlos Tavares fait donc figure de symbole d’une industrie automobile chahutée et en plein doute sur son avenir. Stellantis, malgré sa taille critique, n’échappe pas à la règle. C’est peu dire que son prochain patron est attendu au tournant pour remettre le groupe sur les rails.