Scène surréaliste mardi sur le court Philippe-Chatrier à Roland-Garros. Stefanos Tsitsipas, 5ème mondial, s’est laissé submerger par ses émotions lors de son match du 2ème tour face à l’Allemand Daniel Altmaier. Mené dans le 4ème set après avoir pourtant dominé les débats, le Grec s’en est vivement pris à son père et entraîneur Apostolos, lui lançant un cinglant «La ferme !» qui a résonné dans tout le stade.
Un dérapage verbal surprenant
Ce coup d’éclat inattendu a sidéré le public parisien, peu habitué à de tels écarts sur les courts. Tsitsipas, d’ordinaire si maître de lui-même, a craqué sous la pression au moment où le match semblait lui échapper. Une réaction à fleur de peau qui en dit long sur l’intensité de la relation père-fils et coach-joueur entre Stefanos et Apostolos.
On ne veut pas perdre le contrôle de ses émotions, c’est ça le danger.
– Stefanos Tsitsipas, après le match
Une pression paternelle étouffante ?
Si le lien indéfectible entre Stefanos et son père est l’une des clés de son succès, il semble aussi pouvoir se transformer en boulet. Omniprésent dans la carrière de son fils prodige, Apostolos Tsitsipas est connu pour son coaching très directif et sa pression parfois étouffante. Un management qui pèse sur les épaules du jeune champion grec, au point de le faire sortir de ses gonds en plein Roland-Garros.
Un électrochoc salvateur
Paradoxalement, ce dérapage verbal aura peut-être eu un effet bénéfique pour Tsitsipas. Comme libéré d’un poids après avoir extériorisé sa frustration, le Grec a retrouvé son jeu et son sang-froid pour s’imposer en 4 sets face à un coriace Daniel Altmaier. Une victoire en forme de catharsis qui lui permet de rallier le 3ème tour et d’entrevoir la suite avec un peu plus de sérénité.
Reste à savoir si cet épisode marquera un tournant dans la relation complexe entre Stefanos Tsitsipas et son père-entraîneur. Car au plus haut niveau, la frontière est souvent fine entre la pression stimulante et celle qui peut faire imploser même les plus grands champions. À 24 ans, le jeune Grec en a fait la brutale expérience.