Imaginez un pays où l’avenir économique repose sur des milliers de machines à coudre, soudain menacé par des barrières commerciales venues de l’autre bout du monde. C’est la réalité du Bangladesh en ce printemps 2025, où une annonce surprenante vient bouleverser le paysage : l’arrivée de Starlink, le service internet par satellite d’Elon Musk. Entre droits de douane imposants et ambitions numériques, cette décision pourrait redessiner les contours d’une nation en quête de stabilité.
Quand l’Internet Satellite Rencontre une Économie en Crise
Le Bangladesh, connu pour être le deuxième plus grand producteur mondial de vêtements, traverse une période mouvementée. Dimanche dernier, une source officielle a confirmé l’obtention d’une licence pour Starlink, juste avant un sommet majeur sur l’investissement à Dacca. Cette nouvelle intervient alors que des droits de douane massifs, fixés à 37%, ont été annoncés par les États-Unis, plongeant les marchés dans l’incertitude.
Ce timing n’est pas anodin. L’autorisation, délivrée dès le 28 mars, précède de quelques jours cette tempête économique. Pourquoi une telle hâte ? Pour beaucoup, c’est une réponse stratégique à une crise imminente, un pari sur la technologie pour compenser les pertes à venir.
Une Économie Textile Sous Pression
Le secteur textile, pilier du pays, représente 80% des exportations bangladaises. Chaque année, ce sont 8,4 milliards de dollars de vêtements qui partent vers les États-Unis, soit environ 20% du total des exportations de ce type. Mais avec les nouveaux tarifs douaniers, cet équilibre vacille.
Une réunion d’urgence, tenue samedi sous la direction du chef intérimaire, a mis en lumière l’ampleur du défi. Lauréat d’un prix Nobel pour son combat contre la pauvreté, ce dernier envisage même une lettre directe au président américain pour plaider sa cause. Mais en attendant, Starlink pourrait devenir un levier inattendu.
“Ce service peut ouvrir des opportunités pour les jeunes entrepreneurs, les femmes et les zones reculées.”
– D’après un communiqué officiel du bureau du dirigeant intérimaire
Starlink : Une Solution pour les Zones Isolées
L’idée d’introduire Starlink ne date pas d’hier. Dès février, des discussions entre le dirigeant bangladais et Elon Musk avaient évoqué son potentiel. Grâce à ses satellites en orbite basse, ce service promet un accès internet rapide là où les infrastructures terrestres font défaut. Dans un pays où les régions rurales restent souvent déconnectées, c’est une petite révolution.
Pour les entrepreneurs locaux, cela signifie un accès direct aux marchés mondiaux, bypassing les limites physiques. Pour les femmes, souvent cantonnées à des rôles traditionnels, c’est une fenêtre sur de nouvelles opportunités. Mais est-ce suffisant pour contrer les effets des droits de douane ?
Un Contexte Politique Chargé
Le Bangladesh n’a pas choisi ce moment par hasard. Après une révolution étudiante qui a renversé l’ancien gouvernement en août 2024, les autorités intérimaires cherchent à consolider leur position. En s’alliant à une figure comme Elon Musk, proche des cercles de pouvoir américains, elles espèrent gagner un appui diplomatique précieux.
Cependant, cette proximité soulève des questions. Musk, influent à la Maison-Blanche, jongle entre ses responsabilités officielles et ses intérêts privés. Cette licence accordée au Bangladesh est-elle purement stratégique, ou cache-t-elle des motivations plus complexes ?
Les Défis d’une Transition Numérique
Intégrer Starlink ne sera pas sans obstacles. D’abord, il y a la question du coût : installer et maintenir un tel service dans un pays aux ressources limitées est un pari audacieux. Ensuite, les infrastructures locales devront suivre, car une connexion satellite ne remplace pas les routes ou les usines.
- Coût initial : Équiper les zones rurales reste cher.
- Formation : Les habitants doivent apprendre à exploiter cette technologie.
- Dépendance : Une panne satellite pourrait paralyser les nouveaux usages.
Malgré cela, l’optimisme est palpable. Lors du sommet de Dacca, qui a débuté lundi, les officiels ont présenté Starlink comme un symbole d’innovation. Une façon de dire au monde : “Nous sommes prêts à nous adapter.”
Un Équilibre Précaire entre Textile et Technologie
Si le textile reste le cœur battant de l’économie, la diversification devient urgente. Les droits de douane pourraient pousser le Bangladesh à repenser ses priorités, et Starlink pourrait être le catalyseur de cette mutation. Mais la transition sera lente, et les prochains mois seront décisifs.
Secteur | Part des exportations | Impact potentiel |
Textile | 80% | Fort (droits de douane) |
Technologie | Émergent | Moyen (Starlink) |
En somme, le Bangladesh se trouve à un carrefour. Entre la menace économique venue de l’Ouest et une promesse technologique venue du ciel, le pays joue son avenir sur deux tableaux. Reste à savoir si ce pari audacieux portera ses fruits.
Et Après ?
Les regards sont tournés vers Dacca. Si Starlink parvient à dynamiser l’économie numérique, d’autres nations pourraient suivre. Mais pour l’instant, le Bangladesh avance sur un fil, entre espoirs et incertitudes. Une chose est sûre : cette histoire ne fait que commencer.
Un pays à la croisée des chemins, où aiguilles et satellites écrivent l’avenir.