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Sri Lanka : 56 Morts dans des Inondations Meurtrières

56 morts, 21 disparus, des villages entiers ensevelis… Le Sri Lanka affronte en ce moment l’une de ses pires catastrophes naturelles de ces dernières années. L’armée évacue en hélicoptère des zones inaccessibles, mais les pluies continuent de tomber sans relâche. Que va-t-il se passer dans les prochaines heures ?

Imaginez-vous réveillé en pleine nuit par un bruit assourdissant de terre qui s’effondre. En quelques minutes, tout votre village disparaît sous des tonnes de boue. C’est la terrible réalité qu’ont vécue des centaines de familles sri-lankaises ces derniers jours.

Une catastrophe qui frappe sans prévenir

Vendredi, le bilan officiel faisait état de 56 personnes décédées et de 21 autres toujours portées disparues à la suite d’inondations massives et de glissements de terrain. L’armée a été immédiatement déployée pour porter secours aux populations isolées.

Des hélicoptères de l’armée de l’air, des bateaux de la marine et même des véhicules blindés ont été mobilisés pour atteindre les zones les plus reculées de l’île. Dans certains villages, la seule solution restait l’évacuation par les airs, les routes étant totalement impraticables.

Le district de Badulla particulièrement touché

Le chiffre le plus glaçant concerne le district de Badulla, dans le centre du pays. Pas moins de 26 personnes ont été ensevelies vivantes lors de glissements de terrain survenus presque simultanément. Les secours ont retrouvé certains corps à plusieurs dizaines de mètres de leurs habitations.

Les survivants décrivent des scènes d’apocalypse : des collines entières qui se sont littéralement parties en quelques secondes, emportant maisons, arbres et routes. Les autorités locales parlent d’un des pires drames de ces vingt dernières années dans cette région montagneuse.

Quatorze personnes ont été hospitalisées, certaines dans un état grave. Les hôpitaux de la région fonctionnent en mode urgence absolue, avec des équipes médicales venues en renfort des grandes villes.

Une tempête tropicale nommée « Ditwah »

La cause principale de cette catastrophe ? Une dépression tropicale baptisée Ditwah qui balaye actuellement l’est de l’île. Cette tempête a provoqué des précipitations d’une intensité exceptionnelle : jusqu’à 360 millimètres en 24 heures dans certaines zones.

Pour donner un ordre d’idée, c’est l’équivalent de plus de deux mois de pluie qui sont tombés en une seule journée. Les sols, déjà saturés par la mousson du Nord-Est, n’ont pas pu absorber cette quantité d’eau phénoménale.

Les services météorologiques prévoient que la tempête remontera vers le nord et atteindra l’État indien du Tamil Nadu d’ici dimanche. Mais d’ici là, le Sri Lanka reste en alerte maximale.

« Les fortes pluies et les vents violents qui touchent actuellement l’île devraient continuer » devraient continuer, a averti le Centre de gestion des catastrophes (DMC).

Une mousson habituelle… mais intensifiée

Chaque année à la même époque, le Sri Lanka subit la mousson du Nord-Est. Ces pluies sont vitales pour l’agriculture et la production d’hydroélectricité du pays. Mais cette année, l’arrivée de la tempête Ditwah a transformé une saison des pluies classique en véritable catastrophe.

Les scientifiques sont formels : si les moussons ont toujours existé en Asie du Sud, leur violence tend à s’accentuer avec le réchauffement climatique. Les épisodes extrêmes deviennent plus fréquents et plus intenses, rendant les populations toujours plus vulnérables.

L’État sri-lankais en mode crise

Face à l’ampleur des dégâts, le gouvernement a pris des mesures exceptionnelles. Tous les examens scolaires de fin d’année ont été reportés de deux jours minimum. Des milliers d’élèves se retrouvent ainsi bloqués chez eux, quand ils ont encore un chez-eux.

Au Parlement, le débat budgétaire annuel a été purement et simplement suspendu. Les députés ont préféré rentrer dans leurs circonscriptions pour coordonner les secours et évaluer les besoins sur le terrain.

Cette décision, rare dans l’histoire politique récente du pays, montre à quel point la situation est considérée comme grave au plus haut niveau de l’État.

Un souvenir douloureux : les inondations de 2003

Pour beaucoup de Sri-Lankais, ces images réveillent le traumatisme des inondations de 2003, considérées comme les pires du siècle avec 254 morts et des centaines de milliers de sinistrés.

Vingt-deux ans plus tard, le pays se retrouve une nouvelle fois à genoux face aux éléments. Et la question que tout le monde se pose : allons-nous vers une multiplication de ces catastrophes extrêmes ?

Les défis à venir

Au-delà du bilan humain immédiat, les conséquences à moyen terme s’annoncent lourdes. Des milliers de familles ont tout perdu. Les cultures sont détruites alors que le pays dépend fortement de l’agriculture. Les infrastructures routières sont gravement endommagées, isolant encore davantage certaines régions.

La reconstruction risque de prendre des mois, voire des années. Et avec le changement climatique qui s’accélère, la question de l’adaptation devient cruciale : comment protéger les populations vivant dans des zones à risque ? Faut-il déplacer certains villages ? Renforcer les systèmes d’alerte précoce ?

Autant de questions auxquelles le Sri Lanka va devoir répondre dans les mois qui viennent, pendant que les secours continuent leur travail acharné sur le terrain.

En attendant, des milliers de personnes passent une nouvelle nuit dans des abris temporaires, espérant que la pluie finira par s’arrêter et que demain sera un peu moins terrible qu’aujourd’hui.

À l’heure où nous publions cet article, les opérations de secours se poursuivent sans relâche. Les autorités appellent la population à la plus grande vigilance, car de nouvelles fortes pluies sont attendues dans les prochaines heures.

Une pensée particulière pour toutes les familles touchées par ce drame. Dans ces moments-là, la solidarité internationale et nationale devient plus essentielle que jamais.

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