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SpaceX à 800 Milliards : Elon Musk Touche les Étoiles

SpaceX prépare une vente d’actions à 800 milliards de dollars, soit deux fois plus qu’il y a cinq mois. Elon Musk, déjà à plus de 500 milliards de fortune personnelle, pourrait voir son patrimoine exploser encore. Mais derrière ces chiffres vertigineux, Starship accumule les retards et Mars semble s’éloigner…

Imaginez une entreprise privée qui, en l’espace de cinq mois seulement, voit sa valeur doubler jusqu’à atteindre 800 milliards de dollars. Ce n’est pas une licorne de la Silicon Valley spécialisée dans l’intelligence artificielle. Non, c’est une société qui fabrique des fusées, envoie des astronautes dans l’espace et rêve de coloniser Mars. Cette entreprise existe, elle s’appelle SpaceX, et elle vient de franchir un cap qui laisse le monde financier pantois.

Une valorisation qui défie l’imagination

Les informations ont filtré en fin de semaine dernière : SpaceX s’apprête à réaliser une nouvelle vente d’actions internes sur la base d’une valorisation totale de 800 milliards de dollars. Pour mettre ce chiffre en perspective, cela fait de la société fondée par Elon Musk l’entreprise non cotée la plus chère de la planète, devant tous les géants de la tech et même certaines stars du classement Fortune 500.

Il y a seulement cinq mois, lors de la précédente opération du même type, la valorisation tournait autour de 400 milliards. Autrement dit, la valeur perçue de SpaceX a doublé en un temps record. Un tel bond est quasiment sans précédent dans l’histoire des start-up, même dans les périodes les plus folles de la bulle internet ou de l’explosion de l’IA générative.

Elon Musk, l’homme aux 500 milliards… et bien plus

Derrière ces chiffres astronomiques, il y a évidemment un homme : Elon Musk. L’entrepreneur détient encore environ 42 % du capital de SpaceX. Lorsque la nouvelle valorisation sera entérinée, sa fortune personnelle, déjà estimée début octobre à plus de 500 milliards de dollars – une première dans l’histoire – va mécaniquement s’envoler encore plus haut.

Cela signifie concrètement que chaque point de pourcentage de valorisation supplémentaire représente des milliards de dollars qui tombent directement dans l’escarcelle du patron. Et comme il s’agit d’actions existantes (et non d’une augmentation de capital), les employés et les investisseurs historiques peuvent eux aussi monétiser une partie de leurs parts à des niveaux jamais vus.

« C’est probablement la plus rapide création de richesse privée de l’histoire moderne. »

Ce commentaire, bien qu’anonyme, résume parfaitement l’ampleur du phénomène. Les fonds de capital-investissement, les premiers employés devenus millionnaires (voire milliardaires) sur le papier, et bien sûr Elon Musk lui-même, transforment des années de travail et de prise de risque en liquidités très concrètes.

Comment SpaceX en est arrivé là

Pour comprendre cette ascension fulgurante, il faut remonter à la création de l’entreprise en 2002. À l’époque, l’idée de concurrencer les géants historiques de l’aérospatiale avec une start-up semblait totalement irréaliste. Pourtant, moins de vingt-cinq ans plus tard, SpaceX domine plusieurs segments clés du marché spatial.

La fusée Falcon 9 est devenue la référence mondiale en matière de lancements. Réutilisable, fiable, et bien moins chère que ses concurrentes, elle a effectué des centaines de missions avec un taux de succès proche de 100 %. Chaque atterrissage de premier étage sur une barge en pleine mer continue d’impressionner le public et, surtout, de réduire drastiquement les coûts.

Parallèlement, la capsule Crew Dragon a permis aux États-Unis de retrouver une autonomie pour l’envoi d’astronautes vers la Station spatiale internationale, rompant avec la dépendance aux Soyouz russes. Plusieurs équipages ont déjà été transportés avec succès, prouvant que SpaceX n’est plus seulement un lanceur de satellites, mais un véritable acteur du vol habité.

Starship : le pari fou qui justifie les milliards

Mais ce qui fait véritablement rêver (et valoriser) les investisseurs, c’est le programme Starship. Cette mégafusée entièrement réutilisable, haute comme un immeuble de 40 étages, est conçue pour emmener 100 personnes (ou 150 tonnes de fret) vers la Lune, Mars, ou n’importe où dans le système solaire.

Les essais se multiplient à Boca Chica, au Texas. Les images spectaculaires de prototypes qui décollent, volent, puis explosent (ou parfois atterrissent avec succès) font le tour du monde. Chaque test, même raté, apporte des données précieuses. Et chaque succès rapproche un peu plus l’humanité d’une présence permanente sur d’autres planètes.

Pourtant, il faut être honnête : le calendrier initial est largement dépassé. Les premiers vols sans équipage vers Mars étaient prévus pour 2026, une mission lunaire habitée pour 2027. Aujourd’hui, ces objectifs paraissent très optimistes. Les défis techniques sont immenses : maîtrise du retour atmosphérique, ravitaillement en orbite, production de méthane sur Mars… Tout reste à inventer.

Une entrée en bourse en ligne de mire ?

Le directeur financier de SpaceX, Bret Johnsen, a récemment évoqué la possibilité d’une introduction en bourse dès 2026. Rien n’est acté, mais l’idée fait son chemin. Une cotation permettrait de lever des fonds colossaux pour financer les ambitions martiennes, tout en offrant une liquidité totale aux actionnaires historiques.

Cela marquerait aussi la fin d’une ère : celle de la start-up disruptive devenue géant mondial, mais toujours contrôlée très majoritairement par son fondateur. Passer sous les projecteurs des marchés publics impliquerait plus de transparence, plus de contraintes réglementaires, mais aussi une visibilité et une crédibilité décuplées.

Que signifie 800 milliards concrètement ?

Pour donner une idée de l’échelle :

  • SpaceX vaut plus que Boeing et Airbus réunis
  • Plus que l’ensemble de l’industrie automobile allemande
  • Presque autant que Tesla et Meta combinés à certains moments
  • Plus que le PIB de pays comme les Pays-Bas ou la Turquie

Et tout cela pour une entreprise qui, il y a encore dix ans, luttait pour survivre après plusieurs échecs de lancement. La transformation est totale.

Ce qui frappe aussi, c’est la comparaison avec les autres stars de la tech privée. OpenAI, pourtant porté par la vague de l’intelligence artificielle générative, culminait récemment à environ 500 milliards de dollars. SpaceX vient de la dépasser largement, alors que le spatial reste un secteur bien plus capitalistique et risqué que le logiciel.

Et maintenant ?

La question que tout le monde se pose : cette valorisation est-elle justifiée ou assistons-nous à une bulle prête à éclater ? Les optimistes mettent en avant la domination incontestée sur les lancements, le contrat Artemis avec la NASA, le réseau Starlink qui génère déjà des milliards de revenus récurrents, et surtout le potentiel quasi-illimité de Starship.

Les sceptiques, eux, soulignent les retards accumulés, les coûts faramineux du développement, et le fait que Mars reste, pour l’instant, un rêve très lointain. Sans compter les aléas réglementaires, les tensions géopolitiques sur l’espace, et la dépendance à un seul homme : Elon Musk.

Une chose est sûre : tant que les fusées continueront de décoller et d’atterrir avec succès, tant que les images spectaculaires de Starship rempliront les écrans, la fascination du public (et des investisseurs) ne faiblira pas. Et la valeur de SpaceX continuera probablement de grimper vers des sommets que nous peinons encore à imaginer.

L’espace n’a jamais été aussi proche… ni aussi rentable.

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