Alors que le conflit entre le Liban et Israël fait rage depuis septembre, un émissaire de haut rang iranien s’est rendu vendredi à Beyrouth pour réaffirmer le soutien indéfectible de l’Iran envers le Liban et le mouvement Hezbollah. Cette visite, la troisième d’un haut responsable iranien depuis le début de l’escalade, intervient dans un contexte de bombardements intensifs de l’armée israélienne au Liban et d’échec des efforts internationaux pour obtenir un cessez-le-feu.
Rencontre au sommet à Beyrouth
Ali Larijani, un conseiller proche du guide suprême iranien Ali Khamenei, a rencontré les principaux dirigeants libanais lors de son déplacement dans la capitale. Des entretiens ont eu lieu avec le Premier ministre Najib Mikati, ainsi qu’avec le président du Parlement Nabih Berri, lui-même un allié du Hezbollah pro-iranien en charge des négociations pour une éventuelle trêve avec Israël.
L’Iran en soutien du Liban “en toute circonstance”
Lors d’un point presse, Ali Larijani a exprimé son “espoir d’une solution prochaine aux souffrances du peuple libanais”. Interrogé sur les efforts de médiation américains, il a assuré que l’Iran “ne cherchait pas à perturber quoi que ce soit” mais plutôt à “trouver des solutions”. “Nous soutenons la nation libanaise en toute circonstance”, a-t-il martelé, pointant du doigt Israël comme principal obstacle à une sortie de crise.
Tout ce que les autorités du Liban et la résistance libanaise pourraient accepter, nous sommes pour.
Ali Larijani, conseiller du guide suprême iranien, interrogé sur la résolution 1701 de l’ONU
Le Hezbollah, pilier de la “résistance” pour l’Iran
Certaines voix ont reproché à l’Iran d’avoir laissé le Hezbollah seul face à Israël dans ce conflit. Des critiques balayées par Ali Larijani. “Vous prenez les blagues trop au sérieux, qui a dit ça? Nous soutenons la résistance en toute circonstance”, a-t-il répondu, réaffirmant l’engagement iranien auprès du mouvement chiite libanais considéré comme le fer de lance de la “résistance” à Israël.
La résolution 1701 de l’ONU en question
La résolution onusienne 1701, qui avait permis de mettre fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, est revenue sur le devant de la scène. Ce texte prévoit que seule l’armée libanaise et les Casques bleus de la Finul soient déployés à la frontière sud du Liban, limitrophe du nord d’Israël. Un dispositif qui avait réussi à préserver un calme relatif pendant des années, avant d’être brisé en octobre 2023 par de nouveaux échanges de tirs transfrontaliers.
Impasse diplomatique malgré les appels internationaux
En dépit des appels pressants de Washington et Paris notamment, tous les efforts diplomatiques pour obtenir un cessez-le-feu sont jusqu’ici restés vains depuis la reprise des hostilités en septembre. Si l’émissaire iranien s’est voulu rassurant lors de sa visite, affirmant chercher des “solutions” et soutenir ce que “les autorités libanaises et la résistance accepteront”, ses propos laissent entrevoir des négociations longues et complexes pour espérer un retour au calme.
Dans ce bras de fer meurtrier où le Hezbollah joue un rôle central, l’Iran apparaît comme un acteur diplomatique incontournable par son soutien indéfectible au mouvement chiite libanais. Mais son engagement auprès de cette force considérée comme terroriste par Israël risque aussi de compliquer la recherche d’un compromis. La voie vers une désescalade durable au Liban semble encore semée d’embûches.