Le spectre de l’espionnage chinois plane sur le Royaume-Uni. Selon des sources proches du dossier, le gouvernement britannique serait « inquiet » des « défis posés par la Chine », suite aux révélations concernant les liens entre le prince Andrew et un homme d’affaires soupçonné d’espionner pour le compte de Pékin.
Le Premier ministre Keir Starmer a exprimé ces préoccupations lors d’une conférence de presse à Bergen, en Norvège, aux côtés de son homologue Jonas Gahr Store. Il a souligné avoir rencontré le président chinois Xi Jinping en novembre dernier en marge du G20 à Rio de Janeiro, une première en six ans.
Une approche nuancée face à la Chine
Le dirigeant travailliste a détaillé l’approche de son gouvernement vis-à-vis de la Chine :
Notre approche est celle de la coopération là où nous devons coopérer, par exemple sur le changement climatique, de la remise en question quand nous le devons en particulier sur les droits humains, et de la compétition quand il s’agit de commerce.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Keir Starmer en juillet, le Royaume-Uni a accéléré un dégel diplomatique avec la Chine, après des années de tensions liées notamment à la situation à Hong Kong.
Le prince Andrew au coeur d’un scandale d’espionnage
Au centre de cette affaire se trouve le prince Andrew, déjà en retrait de la famille royale en raison de sa proximité avec le défunt criminel sexuel Jeffrey Epstein. Depuis quatre jours, le duc d’York fait les gros titres pour ses liens avec un espion présumé de 50 ans, identifié comme « H6 ».
Décrit comme un « confident » du prince, cet homme s’était vu interdire l’entrée sur le territoire britannique en 2023, une décision validée par la justice jeudi dernier. Le Premier ministre a toutefois refusé de commenter directement cette affaire.
La Chine, une « menace très claire » selon un député
Pour le député conservateur Iain Duncan Smith, cette affaire n’est que « la partie émergée de l’iceberg ». Interrogé sur BBC Radio 4, il a estimé :
Il y a beaucoup d’autres personnes comme lui (H6) au Royaume-Uni […] et le fait qu’il ait quitté le pays montre qu’il s’est rendu compte qu’à un moment ou à un autre, il allait se faire prendre.
M. Duncan Smith a ajouté que « la réalité est très simple : la Chine représente une menace très claire ». Il a indiqué son souhait de poser une question « urgente » au Parlement sur le sujet.
Des révélations sous haute surveillance
Durant le week-end, le chef du parti d’extrême droite Nigel Farage avait menacé de révéler l’identité de « H6 », en vertu d’un privilège accordé aux députés. Cependant, selon la loi britannique, les médias et responsables politiques ne peuvent lever l’anonymat de cet homme.
Cette affaire met en lumière les inquiétudes croissantes du Royaume-Uni face à l’influence et aux activités d’espionnage de la Chine. Le gouvernement devra naviguer avec précaution entre coopération nécessaire et fermeté sur les questions de sécurité nationale et de droits humains dans ses relations avec Pékin.
Reste à voir si de nouvelles révélations émergeront dans les prochains jours et comment la famille royale gérera ce nouveau scandale impliquant le prince Andrew. Une chose est sûre, les liens entre le Royaume-Uni et la Chine n’ont pas fini de faire parler d’eux.