Au cœur d’une traversée épique autour du globe, les skippers du Vendée Globe affrontent un défi inattendu dans la zone intertropicale redoutée : d’immenses bancs de sargasses. Dans une courte vidéo, le navigateur Guirec Soudée, actuellement 25e de la course, partage son calvaire face à ces algues brunes trompeuses.
Un piège insidieux pour les Imoca
Alors qu’il naviguait à travers le Pot-au-Noir, cette zone où les vents sont capricieux et les prévisions hasardeuses, Guirec Soudée s’est retrouvé prisonnier d’un vaste champ de sargasses. Ces algues, en se développant, peuvent former des masses flottantes de plusieurs mètres d’épaisseur sur des centaines de mètres carrés. Un véritable guet-apens pour les voiliers et leurs appendices vulnérables.
La vache ! Les amis, je suis obligé de me mettre à la barre, il y a de la sargasse mais partout, partout partout. C’est complètement taré.
Guirec Soudée, skipper de Freelance.com
Obligé de faire marche arrière
Face à l’ampleur du phénomène, le marin dépeint un tableau saisissant. Son bateau n’est plus manœuvrant, ses safrans, sa quille et sa dérive sont encombrés par les algues. Pour s’en dépêtrer, Guirec Soudée n’a d’autre choix que de s’immobiliser face au vent, d’enrouler les voiles avant et d’enclencher la marche arrière. Une manœuvre périlleuse et chronophage en pleine course.
Vacciné contre ce type de mésaventure
Ce n’est pas la première fois que ce baroudeur des mers se retrouve bloqué lors d’un périple. En 2016, lors de son tour du monde avec sa fidèle poule Monique, il était resté prisonnier des glaces du Groenland pendant de longues semaines. Une expérience formatrice pour gérer ce type de situation inattendue.
Franchir l’Équateur avant de nouvelles surprises
Malgré ces embûches végétales, le skipper de Freelance.com garde le moral et le sens de l’humour. Pointant à la 25e place loin derrière le leader Charlie Dalin, Guirec Soudée devrait franchir l’Équateur dans la nuit de vendredi à samedi. De quoi espérer des conditions de navigation plus clémentes en descendant dans l’hémisphère Sud. Mais le Vendée Globe réserve toujours son lot de surprises aux aventuriers solitaires.
Un témoignage édifiant sur les défis imprévisibles que doivent surmonter les marins engagés dans ce tour du monde sans assistance. Au-delà des stratégies et des prouesses technologiques, c’est aussi une aventure humaine faite d’adaptation et de résilience face aux caprices de Dame Nature. Guirec Soudée en est l’incarnation.