Imaginez-vous vivre dans un village paisible, entouré de proches, lorsque soudain, des groupes armés surgissent, pillent tout sur leur passage et laissent derrière eux un sillage de mort et de désolation. C’est la réalité brutale que traversent des milliers de Soudanais depuis des mois. En une semaine seulement, au moins 85 personnes ont perdu la vie dans des attaques ciblées au sud de Khartoum, un drame qui s’inscrit dans une guerre civile dévastatrice débutée en avril 2023. Que se passe-t-il vraiment dans ce pays d’Afrique ravagé par le conflit ?
Une Escalade de Violence Incontrôlable
Le Soudan, troisième plus grand pays d’Afrique, est plongé dans un chaos indescriptible depuis que les tensions entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire puissante, ont dégénéré en guerre ouverte. En seulement deux ans, ce conflit a fait des dizaines de milliers de victimes et déplacé plus de 12 millions de personnes, selon les estimations des Nations Unies. Mais les récents événements au sud de la capitale marquent un tournant particulièrement sombre.
Des Villages Décimés en Quelques Jours
D’après des sources proches des comités de résistance prodémocratie, les paramilitaires mènent depuis une semaine des offensives brutales dans la région d’al-Jumuiya, à l’ouest de Jebel Awliya. Plus de **85 martyrs** ont été recensés, accompagnés de dizaines de blessés graves. Ces villages, situés le long du Nil Blanc, n’abritent que des civils sans défense, pourtant ciblés sans relâche.
Les milices ont attaqué sans distinction, pillant maisons et commerces, forçant les jeunes à transporter leurs butins sous la menace.
– Témoignage recueilli par un collectif d’avocats soudanais
Les récits sont glaçants : des familles entières fuient dans la panique, abandonnant tout derrière elles. Les assaillants, issus d’une milice surnommée « Janjawid » dans le passé, ne se contentent pas de tuer. Ils sèment la terreur par des actes de pillage organisé et des arrestations arbitraires.
Khartoum : Une Victoire de l’Armée en Demi-Teinte
Jeudi dernier, l’armée soudanaise a annoncé avoir repris le contrôle de Khartoum, la capitale, après des mois d’occupation par les FSR. Une victoire symbolique, mais qui n’a pas mis fin aux violences. Au contraire, les paramilitaires, furieux de ce revers, semblent avoir redirigé leur colère vers les zones rurales environnantes. Leur retrait de la ville a coïncidé avec une intensification des attaques dans des secteurs comme al-Jumuiya, signe d’une stratégie de vengeance implacable.
- Reprise de Khartoum par l’armée : un coup dur pour les FSR.
- Attaques immédiates sur les villages : une réponse sanglante.
- Pillage systématique : un mode opératoire bien rodé.
Cette escalade montre à quel point le conflit reste incontrôlable, même après des avancées militaires significatives. Les civils, pris entre deux feux, paient le prix fort d’une guerre qui ne leur laisse aucun répit.
Une Crise Humanitaire Sans Précédent
Depuis avril 2023, le Soudan est devenu le théâtre de l’une des pires crises humanitaires au monde. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : **12 millions de déplacés**, des infrastructures détruites, et une population au bord de la famine. Les récentes attaques ne font qu’aggraver une situation déjà désespérée. Les villages ciblés, autrefois des havres de paix, sont aujourd’hui des champs de ruines.
| Indicateur | Chiffres | Impact |
| Morts | Dizaines de milliers | Familles brisées |
| Déplacés | 12 millions | Crise migratoire |
| Blessés à al-Jumuiya | Des centaines | Système de santé débordé |
Les organisations humanitaires peinent à accéder aux zones touchées, bloquées par les combats et l’insécurité. Pendant ce temps, les habitants survivent dans des conditions inhumaines, sans eau potable ni soins médicaux.
Les FSR : De la Capitale au Désert
Après avoir perdu Khartoum, les Forces de soutien rapide ont rapidement rebondi. Dimanche, elles ont reconnu leur défaite dans la capitale, mais ont juré de poursuivre leur combat. Quelques jours plus tard, elles annonçaient contrôler la région désertique d’al-Rahib, une zone stratégique proche de l’État du Nord, jusqu’ici épargné par les violences.
Un haut responsable des FSR a même menacé d’étendre le conflit à cette région, promettant une offensive massive avec des milliers de véhicules de combat. Cette déclaration, diffusée sur les réseaux sociaux, a semé la panique parmi les habitants du nord-est, qui craignent de voir la guerre arriver à leur porte.
Un Pays Divisé en Deux
Malgré la reconquête de Khartoum, le Soudan reste fracturé. L’armée tient le nord et l’est, tandis que les FSR dominent une large partie du sud et presque tout le Darfour, à l’ouest. Cette division territoriale reflète un conflit où aucune des deux parties ne parvient à prendre l’ascendant total. Mais au milieu de cette lutte de pouvoir, ce sont les civils qui souffrent le plus.
Réalité brutale : Les deux camps, armée et FSR, ont été accusés d’atrocités. En janvier 2025, les États-Unis ont qualifié les agissements des paramilitaires de génocide.
Cette accusation grave met en lumière la sauvagerie du conflit. Mais elle soulève aussi une question : jusqu’où ira cette spirale de violence avant qu’une intervention internationale ne devienne inévitable ?
Que Peut-on Attendre de l’Avenir ?
Le Soudan est à un carrefour critique. Les FSR, bien que repoussées de la capitale, restent une force redoutable avec leurs bases dans le Darfour et leurs nouvelles ambitions dans le nord. L’armée, de son côté, lutte pour consolider ses gains tout en faisant face à une milice déterminée à ne pas céder. Pendant ce temps, la population civile continue de subir les conséquences d’un conflit qui semble sans fin.
Les espoirs de paix s’amenuisent face à l’ampleur des destructions et des divisions. Pourtant, des voix s’élèvent, au Soudan comme à l’étranger, pour appeler à un cessez-le-feu et à une aide humanitaire massive. Mais dans un pays où la guerre est devenue une routine tragique, l’avenir reste incertain.
En attendant, les habitants d’al-Jumuiya pleurent leurs morts, tandis que ceux de l’État du Nord retiennent leur souffle. Le Soudan, déchiré par la violence, est un cri d’alarme que le monde ne peut plus ignorer.
