Alors que le Soudan est ravagé par une guerre dévastatrice depuis avril 2023, son ambassadeur à Paris a lancé mercredi un appel urgent à la communauté internationale. Il exhorte à faire pression sur les pays qui arment les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), attisant le conflit qui oppose ces derniers à l’armée régulière.
Khalid Mohammed Farah, le diplomate soudanais, a souligné lors d’une conférence de presse l’ampleur de cette tragédie. Des dizaines de milliers de morts, environ deux millions de réfugiés à l’étranger et près de 12 millions de déplacés internes. Un bilan humain effroyable pour ce pays d’Afrique de l’Est.
Des pays voisins pointés du doigt
L’ambassadeur a nommé plusieurs pays accusés de soutenir les milices paramilitaires des FSR, dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo. Les Émirats arabes unis, le Tchad mais aussi le Soudan du Sud, l’Éthiopie et l’Ouganda sont appelés à cesser immédiatement leurs livraisons d’armes et de munitions.
C’est une guerre d’agression de dimension régionale. Les noms des pays sont connus et leur implication est connue quant à l’armement, le financement, le transport et la facilitation du passage d’armes à travers leurs territoires respectifs vers la milice rebelle des FSR.
Khalid Mohammed Farah, ambassadeur du Soudan à Paris
Plainte contre le Tchad et demande de médiation française
Le gouvernement soudanais a déposé mardi une plainte auprès de l’Union africaine contre le Tchad, son voisin occidental. Il l’accuse de fournir des armes aux paramilitaires des FSR qui contrôlent l’État d’Al-Jazira depuis fin 2022. Des combats violents s’y déroulent actuellement.
Le Soudan a également approché la France pour une éventuelle médiation avec le Tchad. Le ministère français des Affaires étrangères n’a pas encore réagi officiellement à cette demande.
L’initiative de Djeddah comme cadre de résolution
Pour sortir de cette crise, l’ambassadeur soudanais a affirmé la volonté de son gouvernement de s’inscrire dans le cadre de l’initiative conjointe saoudo-américaine lancée en mai dernier à Djeddah. Il demande aux FSR de respecter les engagements préalables qu’elles ont signés.
Contraindre les FSR à respecter ces engagements est une démarche préalable nécessaire pour arriver à un dénouement à cette crise.
Khalid Mohammed Farah, ambassadeur du Soudan à Paris
Face à ce conflit qui s’enlise et se régionalise, la communauté internationale est plus que jamais interpellée. Stopper les livraisons d’armes aux milices, faire pression sur leurs soutiens et ramener les belligérants à la table des négociations. Telles sont les priorités pour épargner davantage de souffrances au peuple soudanais.