C’est un nouveau coup de tonnerre dans le paysage politique français. Selon un sondage Ifop pour le JDD dévoilé ce dimanche, la cote de popularité d’Emmanuel Macron s’effondre pour atteindre un niveau record d’impopularité. Avec 78% de mécontents, soit une hausse de 3 points en un mois, le chef de l’État égale le pire score de François Mitterrand en 1991. Un signal alarmant pour l’exécutif, déjà fragilisé par de multiples crises.
Une chute vertigineuse qui s’accélère
Depuis sa réélection en avril 2022, le président Macron voit sa popularité s’éroder mois après mois. Mais cette nouvelle baisse marque une accélération brutale. “Emmanuel Macron a perdu 9 points depuis mai, dernière étude réalisée avant les européennes et l’annonce de la dissolution”, souligne Frédéric Dabi, le directeur de l’Ifop, cité par le JDD. Un déclin qui touche désormais toutes les catégories de la population, y compris les plus âgés qui constituaient jusqu’ici le socle de son électorat.
Les plus de 65 ans ne sont plus que 24% à être satisfaits de son action, et les retraités 23%.
Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop
Rejet massif dans l’opinion
Alors qu’il avait promis d’être un “président jupitérien” au-dessus de la mêlée, Emmanuel Macron se retrouve aujourd’hui confronté à un rejet massif de sa politique. Réforme des retraites, pouvoir d’achat, gestion des crises… Les motifs de mécontentement s’accumulent dans l’opinion. Résultat, près de 8 Français sur 10 désapprouvent son action, du jamais vu sous la Ve République.
L’ombre de Mitterrand
En atteignant 78% d’opinions négatives, Emmanuel Macron égale un triste record, celui de François Mitterrand à l’automne 1991. À l’époque, le président socialiste payait le prix d’une conjoncture économique difficile et de dissensions au sein de sa majorité, après le départ fracassant de Michel Rocard de Matignon. Des circonstances qui ne sont pas sans rappeler la situation actuelle.
D’autres présidents ont également connu des périodes de forte impopularité, comme François Hollande avec seulement 13% de satisfaits en 2014. Mais c’est la première fois qu’un chef de l’État atteint un tel niveau de rejet aussi rapidement, à peine un an et demi après sa réélection.
Un Premier ministre également affaibli
La chute de popularité concerne aussi le Premier ministre Michel Barnier. Nommé en juin dernier après la défaite de la majorité aux législatives, il enregistre une nette baisse avec 40% de satisfaits (-5 points) contre 60% de mécontents. Un affaiblissement qui fragilise encore un peu plus l’exécutif.
Un climat social et politique explosif
Ce niveau d’impopularité record intervient dans un contexte déjà très tendu sur le plan social et politique :
- Mobilisation massive contre la réforme des retraites, avec des manifestations qui se poursuivent
- Crise du pouvoir d’achat qui pèse sur les ménages
- Contestation de l’autorité présidentielle, Emmanuel Macron étant perçu comme “déconnecté” et “arrogant” par une majorité de Français
- Dissensions au sein de la majorité, minée par les ambitions personnelles et les critiques sur la ligne politique
Autant d’éléments qui nourrissent la défiance envers le chef de l’État et laissent présager de nouvelles turbulences politiques dans les mois à venir. Emmanuel Macron parviendra-t-il à redresser la barre et à reconquérir une part de l’opinion ? Rien n’est moins sûr au vu de ce sondage catastrophique qui sonne comme un désaveu cinglant de son action.
Un quinquennat à l’épreuve
À mi-mandat, le constat est sévère pour le président de la République. Celui qui voulait réconcilier les Français et réformer le pays en profondeur se heurte à une résistance farouche. Affaibli par cette impopularité record, Emmanuel Macron devra batailler ferme pour imposer sa politique et éviter l’enlisement. Un défi colossal pour les trois années qui restent.
C’est une situation très préoccupante pour Emmanuel Macron. Avec un tel niveau de défiance, sa capacité à gouverner et à réformer est clairement remise en cause. Il va devoir trouver les moyens de rebondir s’il ne veut pas voir son quinquennat lui échapper.
Un ministre du gouvernement sous couvert d’anonymat
Face à cette cote de popularité en chute libre, tous les voyants sont au rouge pour le chef de l’État. L’heure est grave et l’avenir s’annonce sombre si la tendance ne s’inverse pas rapidement. Emmanuel Macron joue son va-tout politique dans les prochains mois. Sans sursaut, c’est une fin de mandat cauchemardesque qui se profile, avec le spectre d’un quinquennat raté.