Au quartier général de l’Otan à Bruxelles, l’heure est à la mobilisation. Le secrétaire général de l’Alliance a convoqué d’urgence le président ukrainien Volodymyr Zelensky ainsi que les chefs d’État et de gouvernement des principales puissances européennes pour un mini-sommet de crise. L’objectif ? Coordonner le soutien à l’Ukraine et préparer le retour redouté de Donald Trump à la Maison Blanche, après plus de 1000 jours d’une guerre qui n’en finit pas.
L’Europe se prépare au retour de Trump
D’après une source proche du dossier, Mark Rutte, à la tête de l’Otan depuis peu, entend réunir rapidement les alliés européens les plus déterminés à aider Kiev. Au menu des discussions : comment aborder la future administration Trump et intensifier encore l’assistance à l’Ukraine. Car les capitales européennes s’inquiètent des promesses de campagne du milliardaire américain, qui a juré de « mettre fin à la guerre en 24 heures » et laisse planer la menace d’une suspension de l’aide militaire vitale à Kiev.
Autour de la table, on retrouvera donc les poids lourds du soutien à l’Ukraine : le président français Emmanuel Macron, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le dirigeant polonais Donald Tusk et le chancelier allemand Olaf Scholz. La Grande-Bretagne, l’UE et l’Otan seront également représentées au plus haut niveau. L’objectif est clair : affirmer une « ligne d’action commune » face aux incertitudes à venir et envoyer un signal fort à Moscou comme à Washington.
Quelles garanties de sécurité pour l’Ukraine ?
Au cœur des débats, la question lancinante des garanties de sécurité à offrir à l’Ukraine pour préserver son intégrité territoriale et sa souveraineté. Avec le spectre d’un désengagement américain, Kiev évoque désormais la possibilité de négociations de paix, à condition que sa sécurité soit assurée sur le long terme.
Une option serait l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, une perspective jugée « irréversible » mais lointaine. D’autres pistes sont donc à l’étude, comme le déploiement de troupes européennes en cas de cessez-le-feu, une idée débattue entre Paris et Varsovie. Mais avec tant d’incertitudes sur les intentions de Trump, les discussions s’annoncent ardues, confie un diplomate européen.
Zelensky demande plus d’armes
Dans l’immédiat, le président Zelensky a un message clair pour ses homologues européens : il faut plus d’armes pour changer la donne sur le terrain. Kiev réclame ainsi 12 à 15 systèmes de défense anti-aérienne supplémentaires pour se protéger des frappes incessantes de Moscou.
C’est faisable. Le principal facteur, c’est la volonté politique
A-t-il martelé la veille du sommet. Car le temps presse. Chaque jour, les forces russes grignotent du terrain et revendiquent de nouvelles conquêtes. Face à cette urgence, les Européens se disent déterminés à « rendre l’Ukraine aussi forte que possible », en vue d’éventuelles négociations à venir.
Les défis d’une paix durable
Car au-delà du champ de bataille, c’est bien une « paix durable » que Volodymyr Zelensky est venu chercher à Bruxelles. Une paix qu’un « Vladimir Poutine affaibli ne puisse plus jamais briser », selon les mots du dirigeant ukrainien. Reste à savoir comment y parvenir, entre une Russie qui ne montre aucun signe de reculer et une Amérique qui pourrait lâcher du lest.
La partie d’échecs diplomatique et militaire qui se joue en Ukraine est loin d’être terminée. Mais dans les couloirs feutrés de l’Otan, une chose est sûre : face aux menaces qui s’accumulent, l’Europe est bien décidée à resserrer les rangs. Avec un allié américain imprévisible et un ennemi russe qui avance ses pions, l’heure est plus que jamais à l’unité et à la fermeté. L’avenir de l’Ukraine, et peut-être celui de l’Europe, en dépendent.