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Sommet Climat Belem : Moins de 60 Dirigeants Attendus

Moins de 60 chefs d'État à Belem pour le sommet pré-COP30 : entre hôtels hors de prix, retraits géopolitiques et priorités éclipsées, que va-t-il vraiment se passer en Amazonie ? La suite risque de surprendre...

Imaginez la plus grande forêt tropicale du monde, poumon vert de la planète, soudain transformée en scène diplomatique mondiale. Pourtant, à une semaine du rendez-vous, une ombre plane sur Belem : moins de soixante dirigeants ont confirmé leur venue. Comment en est-on arrivé là ?

Un Sommet Sous Tension en Pleine Amazonie

Le Brésil avait pourtant misé gros. Organiser un sommet des dirigeants juste avant la COP30, en plein cœur de l’Amazonie, devait marquer les esprits. Le message était clair : le climat n’est pas une abstraction, il se vit ici, sur le terrain. Mais la réalité logistique rattrape les ambitions.

À Brasilia, le négociateur en chef Mauricio Lyrio a annoncé la couleur : 57 chefs d’État et de gouvernement ont validé leur présence. Sur 143 pays représentés, cela reste modeste. Surtout quand on sait que 75 leaders avaient fait le déplacement à Bakou l’an dernier.

Belem, Ville Hôte Sous Pression

Belem n’est pas Dubaï. Ni même Bakou. Cette ville portuaire de 1,3 million d’habitants, capitale du Pará, manque cruellement d’infrastructures hôtelières pour accueillir 50 000 visiteurs attendus. Les prix ont explosé : une chambre standard frôle parfois les 1 000 euros la nuit.

Le président autrichien a été le premier à décliner, invoquant des coûts prohibitifs. D’autres suivent sans le dire publiquement. Même l’Organisation météorologique mondiale réduit sa délégation, invoquant à la fois les contraintes budgétaires et les demandes de l’ONU.

« Nous avons adapté notre présence aux réalités logistiques et financières »

Porte-parole de l’OMM

Cette décision symbolise un malaise plus large. Quand les organisations internationales elles-mêmes reculent, que dire des petites délégations nationales ?

Des Absences Qui Pèsent Lourd

Les États-Unis brilleront par leur absence. Donald Trump, fraîchement réélu, a confirmé le retrait de l’accord de Paris. Aucune délégation officielle ne foulera le sol brésilien. Un camouflet pour les négociations climatiques.

La Chine, elle, envoie son vice-Premier ministre Ding Xuexiang. Xi Jinping reste à Pékin. Un signal diplomatique clair : le climat n’est plus la priorité absolue face aux tensions commerciales et géopolitiques.

En Europe, la présence est inégale. Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Keir Starmer ont confirmé. Mais d’autres chancelleries hésitent encore. Les agendas sont chargés, les budgets serrés, et les résultats concrets de ces sommets de plus en plus incertains.

Lula Face à un Défi Majeur

Luiz Inacio Lula da Silva voulait faire de cette COP30 un moment historique. Ramener le Brésil au centre du jeu climatique après les années Bolsonaro. Choisir Belem était un acte politique fort. Mais le pari est risqué.

En séparant le sommet des dirigeants (6-7 novembre) de la COP proprement dite (10-21 novembre), il espérait fluidifier les échanges. Moins de pression sur les hôtels, plus de place pour les négociateurs. Une stratégie qui semble aujourd’hui contre-productive.

Objectif initial : recentrer le débat climat sur l’Amazonie.
Résultat observé : participation en berne et logistique chaotique.

Pourtant, 170 délégations sont déjà accréditées pour les négociations techniques. Le travail de fond continue. Mais sans les dirigeants, les grandes annonces risquent de manquer.

Un Contexte Géopolitique Défavorable

Le climat n’est plus seul en scène. Guerres, inflation, crises énergétiques : les priorités ont changé. Les dirigeants préfèrent gérer l’urgence chez eux plutôt que de s’envoler pour l’Amazonie.

Le Brésil lui-même traverse une période délicate. Incendies records en 2024, sécheresse historique dans le Pantanal, tensions avec les agriculteurs : le discours écologique de Lula est mis à rude épreuve sur son propre sol.

Et pourtant, l’Amazonie reste cruciale. Elle absorbe encore des milliards de tonnes de CO2 chaque année. Sa dégradation accélérée menace l’équilibre climatique mondial. Belem devait être le cri d’alarme. Il risque de n’être qu’un murmure.

Qui Sera Présent ? Le Tour des Confirmations

Parmi les absents de marque, on compte donc les États-Unis et plusieurs pays européens mineurs. Mais l’Amérique latine montre l’exemple : Gustavo Petro (Colombie) et Joseph Boakai (Liberia) ont confirmé leur venue.

En Europe, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni envoient leurs chefs de gouvernement. Un signal fort, même si l’absence de certains poids lourds comme le Canada ou l’Australie se fait sentir.

La Chine, malgré l’absence de Xi, maintient une présence de haut niveau. Ding Xuexiang connaît bien les dossiers climatiques. Il pourrait jouer un rôle clé dans les coulisses.

Les Enjeux d’une Participation Réduite

Moins de dirigeants, c’est moins de visibilité médiatique. Moins de grandes déclarations. Moins de pression sur les négociateurs. Le risque ? Une COP30 technique, sans ambition politique.

Pourtant, les sujets sur la table sont brûlants : financement de la transition, objectifs de réduction des émissions, protection des forêts, adaptation des pays vulnérables. Sans impulsion forte des chefs d’État, les avancées seront limitées.

Le Brésil mise sur la présence de Lula lui-même pour maintenir la flamme. Il multiplie les interventions, les appels du pied, les promesses d’accords bilatéraux. Reste à savoir si cela suffira.

Belem : Symbole ou Mirage ?

Choisir Belem, c’était vouloir ancrer le climat dans le réel. Montrer la forêt, les communautés indigènes, les défis concrets. Mais la ville n’était pas prête. Et le monde non plus.

Les hôtels flottants sur l’Amazone, les camps temporaires, les navettes fluviales : tout a été tenté. Mais l’image d’un sommet improvisé risque de coller à la peau de cette COP30.

Et si c’était le début d’une nouvelle ère ? Des sommets plus techniques, moins people, plus efficaces ? Ou le signe d’un désintérêt croissant pour les grand-messes climatiques ?

Ce Que Nous Reserve la Semaine Prochaine

Les 6 et 7 novembre, une soixantaine de dirigeants se retrouveront donc à Belem. Ils marcheront sur les traces de l’Amazonie, visiteront peut-être un projet de reforestation, signeront des déclarations communes.

Mais derrière les photos officielles, les vraies négociations commenceront le 10 novembre. Avec ou sans eux, les délégués devront trouver des compromis. Sur le financement, sur les marchés carbone, sur la sortie des énergies fossiles.

Et si l’absence des grands leaders forçait enfin les négociateurs à prendre leurs responsabilités ? Si la COP30, contre toute attente, accouchait d’accords solides, loin des caméras ?

L’Amazonie Rest e au Cœur du Débat

Qu’importe le nombre de dirigeants, l’Amazonie sera là. Ses arbres millénaires, ses rivières puissantes, ses peuples autochtones. Elle rappelle à chaque instant l’urgence d’agir.

Le Brésil a voulu en faire le décor de cette COP. Il en sera aussi le principal sujet. Car protéger l’Amazonie, c’est protéger le climat mondial. Et cela ne dépend pas seulement des présences à Belem.

La semaine prochaine, le monde aura les yeux tournés vers cette ville oubliée du nord du Brésil. Pas pour le glamour, pas pour les stars politiques. Mais pour ce qu’elle représente : un cri de la forêt dans un monde qui semble avoir oublié d’écouter.

Moins de soixante dirigeants. Peut-être est-ce suffisant. Peut-être est-ce le début d’autre chose. L’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre : l’Amazonie, elle, ne peut plus attendre.

Pays Représentant Statut
France Emmanuel Macron Confirmé
Allemagne Friedrich Merz Confirmé
Royaume-Uni Keir Starmer Confirmé
Chine Ding Xuexiang Vice-PM
États-Unis Aucune délégation Absent
Colombie Gustavo Petro Confirmé

Ces présences et absences dessinent la carte d’un monde climatique fracturé. Entre ceux qui viennent, ceux qui envoient des émissaires, et ceux qui tournent le dos. Belem sera le reflet de cette réalité.

Et pendant ce temps, la forêt continue de brûler. Silencieusement. Attendant que les mots se transforment enfin en actes.

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