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Sommet Arabo-Musulman à Ryad Pour Discuter Des Crises Au Moyen-Orient

Un sommet crucial réunit les dirigeants arabes et musulmans à Ryad pour tenter de trouver des solutions aux conflits dévastateurs entre Israël, Gaza et le Liban. Mais des divergences persistent au sein du monde arabo-musulman...

En cette fin octobre, les regards du monde arabo-musulman sont tournés vers Ryad. La capitale saoudienne accueille en effet un sommet conjoint crucial de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ce lundi. Au cœur des discussions : les guerres dévastatrices que mène actuellement Israël dans la bande de Gaza et au Liban.

Selon une source proche du dossier, les participants vont se pencher sur “l’agression israélienne continue dans les territoires palestiniens et au Liban” ainsi que sur les derniers développements régionaux. L’enjeu est de taille car le bilan humain de ces conflits ne cesse de s’alourdir des deux côtés.

Gaza et le Liban, théâtres de guerres meurtrières

Le sommet intervient un an jour pour jour après une réunion similaire où les dirigeants arabes et musulmans avaient vivement condamné les actions “barbares” des forces israéliennes à Gaza. Mais depuis, la situation n’a fait qu’empirer.

À Gaza d’abord, où une attaque surprise du Hamas le 7 octobre dernier a entraîné une riposte massive d’Israël. Selon un décompte de l’AFP, le conflit a déjà fait 1206 morts côté israélien, en majorité des civils. Mais c’est surtout dans l’enclave palestinienne que le bilan est effroyable avec plus de 43 600 Gazaouis tués, là aussi principalement des civils d’après le ministère de la Santé du Hamas.

Au Liban, le spectre de la guerre s’est invité fin septembre. Israël a lancé une vaste campagne de frappes aériennes contre le Hezbollah, doublée d’une offensive terrestre dans le sud du pays du Cèdre. De quoi raviver le douloureux souvenir du conflit meurtrier de 2006 entre l’État hébreu et le mouvement chiite.

Le défi d’une réponse commune

Face à l’escalade militaire israélienne, le monde arabe et musulman peine cependant à parler d’une seule voix. Des lignes de fracture existent entre pays qui reconnaissent l’État hébreu comme les Émirats arabes unis et d’autres qui y sont farouchement opposés à l’image de l’Iran.

Obtenir des mesures concrètes comme la rupture des liens économiques et diplomatiques avec Israël semble illusoire.

– Un diplomate arabe

Ces divergences s’étaient déjà manifestées lors du précédent sommet de Ryad, empêchant l’adoption de résolutions contraignantes. Beaucoup craignent un scénario similaire cette année, malgré les efforts de médiation de l’Arabie saoudite.

Un sommet sous tension

Pour Ryad, l’enjeu est aussi de réaffirmer son leadership régional face aux critiques sur la gestion des lieux saints de l’islam et son rapprochement timide avec Israël. Le royaume a besoin d’une démonstration d’unité du monde musulman.

Mais la tâche s’annonce ardue. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a d’ores et déjà décliné l’invitation, sur fond de tensions diplomatiques avec son homologue saoudien. La question de la participation syrienne divise aussi, certains y voyant un pas vers la réintégration de Damas quand d’autres dénoncent la poursuite de la répression du régime Assad.

Éviter un nouvel embrasement

Au-delà des déclarations, ce sommet sera surtout jugé sur sa capacité à faire baisser les tensions. Les appels au cessez-le-feu et à la retenue seront scrutés de près, de même que d’éventuelles initiatives diplomatiques pour relancer le processus de paix moribond.

Il faut absolument éviter que Gaza et le Liban ne sombrent dans un cycle de violence sans fin. La priorité doit être d’arrêter l’hémorragie.

– Un responsable de l’OCI

Car plus le temps passe, plus le risque d’un embrasement généralisé de la région est grand. Avec en ligne de mire un scénario cauchemardesque : celui d’une confrontation directe entre Israël et l’Iran, par procuration ou non. De quoi plonger le Moyen-Orient dans un nouveau cycle infernal.

Ce sommet de Ryad est donc crucial à plus d’un titre. Son succès ou son échec donnera le pouls de la capacité du monde arabe et musulman à peser sur le cours des événements. À défaut d’être unie, la oumma doit au moins montrer qu’elle est vivante. Pour le bien des Palestiniens et des Libanais, mais aussi pour sa propre crédibilité.

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