C’est un fait rare qui n’était plus arrivé depuis 2017 : à quinze jours de son coup d’envoi, le festival Solidays n’est pas encore complet. L’inquiétude pointe du côté des organisateurs, malgré une affiche réunissant de grands noms comme Mika, Sam Smith ou encore le duo Gazo & Tiakola.
« C’est la première fois en six éditions que nous ne sommes pas complets si près du début », constate Luc Barruet, directeur-fondateur de Solidarité Sida et patron de l’événement caritatif. Si les ventes continuent, il reste encore des places pour le dimanche ainsi que des billets de nuit.
Un contexte socio-économique pesant
Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette situation inédite. La hausse du coût de la vie en fait partie. « Dans notre public, certains ont des difficultés et réfléchissent à deux fois avant de dépenser pour des loisirs », analyse Luc Barruet.
La tenue du premier tour des élections législatives dimanche 11 juin, en plein festival, n’aide pas non plus. Beaucoup quitteront Paris pour aller voter ailleurs. Sans compter les prévisions météorologiques mitigées et un contexte global lourd en cette fin de printemps.
Une programmation moins grand public ?
La programmation 2024, bien que relevée avec PLK, Pomme ou Laurent Garnier, est jugée « un peu moins grand public que les années précédentes » par les organisateurs. Face à une concurrence de plus en plus intense dans le milieu des festivals, Solidays doit trouver sa place.
Après le Covid, les tensions sont plus fortes qu’avant entre les événements. Tout coûte plus cher, partout.
Luc Barruet, directeur de Solidays
Des coûts en hausse de 38% en trois ans
Car au-delà de la billetterie, c’est tout un modèle économique qui est fragilisé. En trois éditions seulement, les charges du festival ont bondi de près de 38%. Entre inflation, coût de l’énergie et surenchère sur les cachets des artistes, la pression est maximale.
Les JO de Paris 2024 assèchent aussi le marché des prestataires et de la main d’oeuvre, tirant les prix vers le haut. Un casse-tête pour les organisateurs de la 26e édition, qui ont accueilli quelque 260 000 festivaliers l’an dernier pour les 25 ans.
L’avenir de Solidays en question
« Nous avons toutes les raisons d’être inquiets pour les prochaines années, car nous ne pourrons pas suivre cette inflation galopante », alerte Luc Barruet. Il compte solliciter des aides exceptionnelles auprès des partenaires pour un Solidays qui a déjà eu lieu.
Malgré une dynamique positive sur la dernière décennie, le festival de solidarité n’est pas à l’abri de lendemains difficiles. Dans un contexte anxiogène, Solidays devra plus que jamais resserrer les liens entre fête et engagement pour continuer à mobiliser son public.
