Une nouvelle plainte explosive a été déposée à Paris, accusant un soldat franco-israélien de crimes de guerre, de torture, de génocide et de complicité pour ses actes présumés lors du récent conflit à Gaza. Selon des organisations de défense des droits humains à l’origine de cette action en justice, des vidéos troublantes montreraient le militaire se vantant du traitement dégradant infligé à des prisonniers palestiniens.
Des images choquantes au cœur des accusations
Au centre de cette affaire se trouve une vidéo publiée en mars dernier sur les réseaux sociaux. On y voit un homme présenté comme un prisonnier palestinien, les yeux bandés, une corde autour du cou, vêtu d’une combinaison ouverte, descendu d’un véhicule militaire par des soldats. Une voix masculine s’exprimant en français commente la scène :
« T’as vu ces enculés, mon neveu ? Il s’est pissé dessus. Je vais te montrer son dos, tu vas rigoler, ils l’ont torturé pour le faire parler. »
D’autres images montrent plusieurs hommes, yeux bandés, entassés dans ce qui semble être un fourgon militaire. Selon les associations plaignantes, ils doivent être considérés comme des « prisonniers de guerre ». La voix française lance aussi des insultes faisant référence à une attaque du mouvement Hamas en octobre dernier.
Un lourd bilan humain
Cette offensive israélienne a fait plus de 1200 morts côté israélien selon un décompte de l’AFP, en majorité des civils. Dans la bande de Gaza, le bilan serait encore plus lourd avec au moins 45 000 Palestiniens tués d’après le ministère de la Santé du Hamas, des données jugées crédibles par l’ONU. Un conflit d’une violence inouïe, sur fond d’accusations répétées de crimes de guerre.
Le soldat mis en cause nie les faits
D’après les informations recueillies par les plaignants, le soldat franco-israélien aurait reconnu être l’auteur de cette vidéo compromettante. Mais en assistant à ces actes et en les filmant, il se serait rendu coupable de complicité de torture, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et même de génocide selon les associations de défense des droits humains. Des accusations très graves qu’il réfuterait.
Une première plainte classée sans suite
Une première plainte avait déjà été déposée début septembre pour ces mêmes faits, mais le Parquet national antiterroriste français l’avait classée sans suite, estimant que les éléments étaient « insuffisamment caractérisés » selon une source judiciaire. Pour les associations, il s’agit de combattre « l’inertie du parquet » face à ce qu’elles considèrent comme des preuves accablantes de crimes de guerre.
La France, complice de l’impunité ?
Au-delà de la responsabilité individuelle de ce soldat, c’est la question de la complicité de la France et de la communauté internationale qui est posée. Depuis des années, les rapports d’ONG et de l’ONU dénoncent de potentiels crimes de guerre commis par Israël dans les Territoires occupés, sans que cela ne débouche sur des poursuites.
« En classant sans suite ce type de plaintes, la justice française envoie un message d’impunité aux auteurs de ces actes. C’est une forme de complicité passive. »
— Un responsable associatif sous couvert d’anonymat.
Les associations espèrent que leur constitution de partie civile obligera cette fois la justice à enquêter sérieusement sur ces accusations de torture et de crimes de guerre. Cela permettrait de faire enfin la lumière sur les agissements de l’armée israélienne à Gaza.
Gaza, un enchaînement de violences sans fin ?
Mais au-delà de ce cas individuel, c’est tout le conflit israélo-palestinien qui semble dans l’impasse. Malgré les appels à la désescalade, les affrontements sanglants se succèdent à Gaza, faisant toujours plus de victimes civiles. Sans perspective de paix durable, la population de l’enclave vit sous blocus permanent, prise en étau entre le Hamas et l’armée israélienne.
Cette nouvelle plainte mettra-t-elle la pression sur la communauté internationale pour agir enfin et faire respecter le droit international à Gaza ? Ou les crimes de guerre continueront-ils à être perpétrés en toute impunité, faute de volonté politique ? L’avenir de millions de Palestiniens en dépend.