C’est une décision qui ne passe pas inaperçue. Le gouvernement vient de signer un arrêté interdisant la commercialisation de Sniffy, une poudre blanche énergisante à inhaler par le nez. Présentée comme un produit révolutionnaire pour booster son énergie, cette substance suscite l’inquiétude des autorités sanitaires qui craignent son impact sur la jeunesse. Retour sur une mesure forte pour endiguer un phénomène naissant aux allures de scandale.
Sniffy, une poudre blanche qui rappelle la cocaïne
Depuis quelques mois, Sniffy fait parler d’elle sur les réseaux sociaux et dans les médias. Cette poudre blanche vendue en ligne et chez certains buralistes se présente comme un booster d’énergie à inhaler par le nez. Un concept qui n’est pas sans rappeler la prise de cocaïne, même si la marque se défend de toute illégalité. Pourtant, sa composition interroge :
- L-arginine, un acide aminé
- Caféine
- Créatinine
- L-citrulline
- Taurine
- Maltodextrine
Si ces ingrédients sont autorisés, c’est leur combinaison et leur mode de consommation qui posent question. Sniffée par le nez à l’aide d’une pipette, Sniffy promet des effets immédiats pendant 20 à 30 minutes. Un argument marketing qui séduit les jeunes en quête de sensations fortes, mais qui alarme médecins et addictologues.
Une interdiction pour protéger la jeunesse
Face à l’engouement suscité par Sniffy auprès des jeunes et aux risques d’addiction qu’elle représente, le gouvernement a décidé d’agir. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé le 24 juillet avoir signé un arrêté d’interdiction de la poudre Sniffy. Une mesure d’urgence pour stopper la propagation d’un produit jugé dangereux :
Ma crainte c’est celle d’une très mauvaise habitude, parce qu’une poudre blanche que vous commencez à sniffer c’est parfaitement addictif et le lien avec des produits illicites est évident.
Catherine Vautrin, ministre de la Santé
L’arrêté devrait être publié dans la semaine au Journal officiel pour une entrée en vigueur immédiate. Une décision saluée par de nombreux professionnels de santé et associations de prévention qui alertaient depuis plusieurs mois sur les dangers de Sniffy.
Un produit controversé malgré son aspect légal
Vendue 14,90 euros l’unité sur son site internet, Sniffy revendiquait sa parfaite légalité. “Une poudre blanche qu’on inhale par le nez ? Bien que cela puisse évoquer le plaisir interdit, c’est totalement conforme à la loi” affirmait la marque. Un argumentaire qui n’a pas convaincu les autorités, choquées par le message ambigu véhiculé, surtout auprès des mineurs.
Car si Sniffy se défendait de toute assimilation à la cocaïne, force est de constater que son mode de consommation et ses effets stimulants créent la confusion. Un flou artistique dénoncé par les acteurs de la lutte contre les addictions qui craignent une banalisation du sniff et un risque accru d’entrée dans des drogues dures.
Et maintenant ? Les réactions à l’interdiction
Si l’interdiction de Sniffy est une victoire pour la santé publique, elle suscite aussi des interrogations. Certains s’inquiètent d’un possible report vers d’autres produits, illégaux cette fois. D’autres questionnent la responsabilité des buralistes qui ont vendu Sniffy en toute connaissance de cause.
La marque, elle, crie à la censure et à l’acharnement contre un produit innovant. Sur les réseaux sociaux, les avis sont partagés entre soulagement et déception des consommateurs. Une chose est sûre, l’affaire Sniffy n’a pas fini de faire parler d’elle et pose la question de la régulation des nouveaux produits de consommation à l’ère du tout digital.
En attendant, l’interdiction de Sniffy marque un coup d’arrêt à un phénomène inquiétant. Reste à espérer que cette mesure s’accompagne d’une vraie politique de prévention et de sensibilisation auprès des jeunes, premières cibles et victimes potentielles de ces poudres énergisantes aux allures trompeuses. Car derrière l’attrait de la performance et l’illusion d’un boost sans conséquence, c’est bien la santé de toute une génération qui est en jeu.
