Ce jeudi, une nouvelle vague de violence a secoué la Cisjordanie occupée, faisant six victimes palestiniennes selon le dernier bilan du ministère de la Santé palestinien. Parmi elles, quatre hommes qualifiés de « terroristes » par Israël, abattus lors de frappes aériennes dans le camp de réfugiés de Tulkarem, au nord du territoire sous contrôle israélien depuis 1967.
D’après une source militaire israélienne, cette opération ciblait spécifiquement deux responsables d’un réseau terroriste local, Tarek Doush et Dossam Awfi, tués aux côtés de deux autres suspects. Trois Palestiniens grièvement blessés lors du raid ont également été signalés.
Violences meurtrières à Naplouse
Mais le drame ne s’est pas limité à Tulkarem. Plus tôt dans la journée, deux autres Palestiniens ont perdu la vie lors d’affrontements avec l’armée israélienne dans le camp de Balata, près de Naplouse. Parmi eux, une octogénaire touchée par balle à la poitrine et à la jambe, qui a succombé à ses blessures d’après les autorités sanitaires palestiniennes. Un jeune homme de 25 ans figure aussi au triste bilan.
Le Croissant-Rouge palestinien a par ailleurs fait état de quatre blessés et accusé les forces israéliennes d’avoir entravé le travail de ses secouristes en tirant sur leurs ambulances. Une enquête a été ouverte par l’armée sur cet incident.
Escalade dangereuse depuis octobre 2023
Cette sanglante journée intervient dans un contexte de violences exacerbées en Cisjordanie, sur fond de conflit israélo-palestinien qui ne trouve pas d’issue. Depuis le début de la guerre déclenchée par l’offensive sans précédent du Hamas contre Israël en octobre 2023, au moins 804 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens dans les territoires occupés, selon un décompte de l’Autorité palestinienne.
En parallèle, 24 Israéliens, civils et militaires, ont perdu la vie dans des attaques menées par des Palestiniens ou lors de raids de Tsahal en Cisjordanie sur la même période, d’après des sources officielles israéliennes. Une escalade qui ne montre aucun signe d’apaisement et fait craindre une déflagration généralisée.
Un engrenage périlleux
Face à cette situation explosive, la communauté internationale semble impuissante. Les appels au calme se multiplient, sans effet sur le terrain où le cycle de la violence paraît désormais impossible à enrayer. Chaque opération israélienne provoque des représailles palestiniennes, et inversement, dans une spirale mortifère qui plonge la région dans le chaos.
Pour les familles endeuillées des deux côtés, civiles comme combattantes, le prix de ce conflit apparaît chaque jour plus insupportable. Mais en l’absence de dialogue et de perspective politique, la paix semble plus que jamais hors de portée en Terre Sainte. Un constat amer qui n’augure rien de bon pour l’avenir, alors que l’occupation et la colonisation israélienne se poursuivent en Cisjordanie.
Seule une négociation de bonne foi, basée sur le droit international et les résolutions de l’ONU, pourrait stopper cette machine infernale qui broie des vies par dizaines. Mais en a-t-on vraiment la volonté, à Tel-Aviv comme à Ramallah ? Rien n’est moins sûr hélas, et c’est toute une région qui se retrouve prise en otage par le refus du compromis. Avec à la clé un risque majeur de déstabilisation, dont les conséquences seraient incalculables bien au-delà des frontières israélo-palestiniennes.