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Six Iraniens exécutés en Arabie saoudite pour trafic de drogue

Selon une source proche du dossier, six Iraniens ont été exécutés en Arabie saoudite pour trafic de haschisch. Les relations entre les deux pays s'étaient pourtant réchauffées en mars après 7 ans de froid, mais la peine capitale pour la drogue suscite toujours la controverse et...

Un événement qui suscite l’indignation. D’après une source proche du dossier, l’Arabie saoudite a procédé à l’exécution de six ressortissants iraniens condamnés à mort pour trafic de drogue. Les faits se seraient déroulés récemment à Dammam, dans l’est du royaume. Les autorités saoudiennes leur reprochaient d’avoir « introduit clandestinement du haschisch » sur le territoire.

Une pratique courante malgré les critiques

Si la date précise des exécutions n’a pas été communiquée, le phénomène n’est malheureusement pas nouveau. Depuis le début de l’année 2024, ce sont déjà 117 personnes qui ont été mises à mort en Arabie saoudite pour des affaires liées au trafic de stupéfiants. Un décompte macabre réalisé par l’AFP sur la base de données officielles.

Face à ce fléau, les autorités saoudiennes affirment avoir lancé une vaste campagne anti-drogue dès 2023. Descentes, arrestations, saisies… Le royaume mène une lutte sans merci et assume sa ligne dure. Depuis la fin d’un moratoire il y a deux ans, les exécutions de trafiquants se sont ainsi multipliées.

Des relations diplomatiques en dents de scie

Cette affaire intervient dans un contexte diplomatique particulier entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Suspendues pendant 7 longues années, leurs relations avaient finalement repris en mars 2023 à la suite d’un rapprochement négocié par la Chine.

Mais tout n’est pas si simple. En 2016, l’Arabie saoudite avait brutalement rompu ses liens avec Téhéran après l’attaque de ses représentations diplomatiques. En cause : des manifestants iraniens qui protestaient contre l’exécution d’un religieux chiite saoudien, Nimr al-Nimr.

L’Arabie saoudite, l’un des pays qui exécute le plus

Sur le plan international, l’Arabie saoudite fait figure de mauvais élève. Selon Amnesty International, le royaume serait le 3ème pays à avoir le plus recours à la peine capitale en 2023, derrière la Chine et l’Iran. Une réalité qui perdure depuis les années 90 et l’application rigoriste de la loi islamique.

Les organisations de défense des droits humains ne cessent de dénoncer un usage jugé excessif et en décalage avec l’image réformiste que veut se donner le pays. Des critiques balayées par Riyad qui estime la peine de mort nécessaire pour « maintenir l’ordre ».

La peine de mort n’est appliquée que si les accusés ont épuisé tous les recours.

Déclaration des autorités saoudiennes

Une lutte anti-drogue implacable mais controversée

Si la détermination de l’Arabie saoudite à combattre le trafic de drogue est claire, ses méthodes soulèvent bien des questions. Au-delà des divergences morales et philosophiques sur la peine de mort, c’est la proportionnalité des peines et l’équité des procès qui posent problème.

Difficile en effet de savoir dans quelles conditions sont jugés et condamnés les accusés, souvent issus de milieux défavorisés ou de pays étrangers. Le manque de transparence et l’impossibilité pour les observateurs internationaux de suivre les procédures alimentent les soupçons sur le respect des droits de la défense.

Même si cette affaire ne devrait pas remettre en cause le fragile équilibre diplomatique entre les deux puissances régionales, elle rappelle cruellement les limites de leur rapprochement. Entre enjeux géostratégiques et visions sociétales antagonistes, l’Iran et l’Arabie saoudite semblent condamnés à une méfiance réciproque. Une nouvelle preuve que la route vers l’apaisement est encore longue.

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