Les Antilles françaises retrouvent peu à peu leur quiétude après avoir été secouées par une vague de violences urbaines et une coupure généralisée d’électricité. Bien que la situation reste tendue, les autorités locales font état d’une amélioration progressive ces dernières heures, laissant espérer un retour durable au calme.
Rétablissement graduel de l’électricité en Guadeloupe
En Guadeloupe, près des deux tiers des foyers privés de courant à la suite d’un black-out général ont pu être réalimentés en électricité. Selon EDF, environ 149 500 clients, soit 65% des personnes impactées, disposent à nouveau de l’électricité. Toutefois, quelque 80 500 abonnés restent encore dans le noir.
La compagnie souligne que la remise en service se déroule de façon progressive afin de garantir la stabilité du réseau. D’après une source proche du dossier, des grévistes seraient à l’origine de cette panne géante, ayant volontairement coupé les moteurs de la centrale de Jarry, principal fournisseur d’électricité de l’île.
Face à cette situation, la préfecture a décidé de maintenir le couvre-feu jusqu’à 6h du matin, heure locale, dans un souci de sécurité. Le président du département, Guy Losbar, a fermement condamné ce sabotage, estimant qu’aucune revendication salariale ne saurait justifier de telles actions aux conséquences désastreuses pour la population.
Inquiétudes pour les services essentiels
Cette coupure d’électricité généralisée a suscité de vives inquiétudes quant au maintien des services de base comme la distribution d’eau potable ou le bon fonctionnement des hôpitaux. Les autorités ont dû déployer des moyens d’urgence pour assurer la continuité de ces prestations indispensables.
Un conflit social à l’origine des tensions
Ce chaos trouve son origine dans un conflit salarial opposant depuis la mi-septembre le syndicat CGT Énergie à la direction d’EDF en Guadeloupe. Malgré des négociations, aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé, entraînant une escalade des tensions.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, plusieurs actes de vandalisme ont été recensés à travers l’archipel : barricades enflammées, poubelles incendiées… Une situation qui n’a fait qu’aggraver le climat déjà délétère.
Accalmie fragile en Martinique après des violences
De l’autre côté de l’Atlantique, en Martinique, les autorités évoquent une nuit « relativement calme », contrastant avec les soirées agitées des derniers jours. L’île de 350 000 habitants est en proie depuis début septembre à un mouvement social contre la vie chère, émaillé de nombreux débordements.
Malgré l’accalmie, une petite cinquantaine d’individus cagoulés ont encore érigé des barrages enflammés dans deux communes, Le François et Le Vauclin. Des obstacles que les forces de l’ordre s’engagent à démanteler rapidement, quitte à employer la force.
Les nuits précédentes avaient été marquées par des scènes de chaos : camions braqués, stations-service pillées, tirs à l’arme automatique, véhicules incendiés… Un déchaînement de violences que les autorités s’efforcent désormais de contenir.
Un couvre-feu maintenu par précaution
Malgré des signes d’apaisement, le couvre-feu nocturne, en place depuis 16 jours, est maintenu par la préfecture. Une décision motivée par la volonté de consolider ce retour au calme encore précaire et d’éviter toute résurgence des violences.
L’espoir d’un dialogue renoué
Au-delà des mesures sécuritaires, c’est avant tout par la voie du dialogue que les autorités entendent ramener une paix durable sur l’île. Des discussions avec les différentes parties prenantes sont en cours, avec l’espoir de trouver des solutions aux revendications exprimées et d’apaiser durablement les tensions.
Tant en Guadeloupe qu’en Martinique, l’heure est désormais à la vigilance et à la recherche d’une sortie de crise. Après des jours difficiles, la population aspire à retrouver une vie normale, loin des violences et des privations. Un défi que les autorités s’engagent à relever, pour restaurer la paix sociale et la sérénité sur ces territoires éprouvés.
