La bande de Gaza traverse actuellement l’une des pires crises humanitaires de son histoire. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de tirer la sonnette d’alarme sur la situation catastrophique qui règne dans ce territoire palestinien, en proie à de graves pénuries touchant tous les aspects de la vie quotidienne.
Un an après la reprise du conflit, Gaza au bord du gouffre
Cela fait maintenant plus d’un an que la guerre a éclaté à Gaza suite à l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël en octobre 2023. Depuis, la situation n’a cessé de se détériorer pour les habitants de l’enclave palestinienne, soumise à un blocus israélien. Lors d’une conférence de presse, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a dressé un tableau apocalyptique :
Lorsque le conflit a débuté, presque toutes les personnes déplacées s’étaient réfugiées dans des bâtiments publics ou dans leur famille. Maintenant, 90 pour cent vivent dans des tentes.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS
Cette situation précaire expose les réfugiés aux intempéries et aux maladies, tandis que la malnutrition gagne du terrain, aggravée par le froid, la pluie et les inondations à venir.
Le spectre de la famine dans le nord de Gaza
Mais c’est dans le nord de la bande de Gaza que la situation est la plus critique. Une récente évaluation commanditée par l’ONU fait état d’un risque imminent de famine dans cette zone. Une équipe de l’OMS a pu se rendre sur place et constater l’ampleur des dégâts :
- Patients traumatisés et malades chroniques en hausse
- Pénurie critique de médicaments essentiels
- Manque de tout dans les rares hôpitaux encore en fonction
Sans carburant, les opérations humanitaires sont paralysées et les évacuations médicales compromises. Sur les 12 000 patients en attente d’être transférés hors de Gaza pour raisons médicales, seuls 300 ont pu partir depuis la fermeture par Israël du principal poste-frontière en mai dernier.
L’OMS appelle à l’ouverture de couloirs humanitaires
Face à cette situation désespérée, l’OMS demande l’ouverture en urgence de couloirs humanitaires pour permettre l’acheminement de l’aide et l’évacuation des patients. Mais comme le souligne Rik Peeperkorn, le représentant de l’OMS dans les Territoires palestiniens, l’organisation fait tout ce qu’elle peut avec les maigres moyens qu’Israël l’autorise à déployer.
Un an après la reprise des hostilités, Gaza sombre dans une crise humanitaire sans précédent. Pénuries, malnutrition, maladies, la population paie un lourd tribut dans l’indifférence quasi-générale. L’appel vibrant de l’OMS suffira-t-il à mobiliser la communauté internationale et à faire bouger les lignes du blocus ? L’urgence est là, les vies de milliers de civils innocents sont en jeu.