Alors que le Japon se prépare pour des élections législatives anticipées le 27 octobre, le nouveau Premier ministre Shigeru Ishiba fait face à une baisse inquiétante de sa popularité dans les sondages d’opinion. Arrivé au pouvoir début octobre suite à son élection à la tête du Parti libéral démocrate (PLD), Ishiba espérait profiter d’un état de grâce pour consolider sa position. Mais il semble que les électeurs ne lui accordent pas le bénéfice du doute.
Une coalition gouvernementale en danger
Misant sur ce scrutin pour asseoir sa légitimité après l’effondrement de la cote de confiance de son prédécesseur Fumio Kishida, Shigeru Ishiba a dissous la chambre basse du Parlement et convoqué des élections anticipées. Mais selon les derniers sondages, sa stratégie pourrait se retourner contre lui. En effet, sa coalition avec le parti centriste Komeito, qui disposait jusqu’ici d’une confortable majorité, risque de perdre de nombreux sièges.
Un taux d’approbation en chute libre
Alors qu’il y a quelques semaines encore, le taux d’approbation du gouvernement Ishiba atteignait 42%, il a depuis chuté à 41,4% d’après un sondage Kyodo News réalisé ce week-end. Dans le même temps, le taux de désapprobation a bondi à plus de 40%. Des chiffres préoccupants à quelques jours d’un scrutin crucial pour l’avenir politique du pays.
Cette élection sera vraiment dure et difficile pour nous.
Shigeru Ishiba, lors d’un discours de campagne
Des scandales et une inflation qui pèsent
Comment expliquer cette dégringolade dans les sondages ? Shigeru Ishiba paie sans doute le prix des scandales politico-financiers qui ont miné son parti ces dernières années, ainsi que de la hausse des prix à la consommation. Malgré un programme axé sur le soutien aux ménages modestes et la défense, les Japonais ne semblent pas convaincus.
Un avenir politique incertain
Si le PLD venait à perdre sa majorité absolue au Parlement, une première depuis 2009, Shigeru Ishiba serait contraint de composer avec d’autres forces politiques pour gouverner. Son secrétaire général Hiroshi Moriyama a d’ores et déjà ouvert la porte à des «discussions positives» en ce sens. Mais une telle configuration fragiliserait grandement la position du Premier ministre.
Alors que les Japonais s’apprêtent à se rendre aux urnes, l’issue du scrutin est plus incertaine que jamais. Si les prévisions des instituts de sondage se confirment, Shigeru Ishiba pourrait bien voir son mandat de chef du gouvernement écourté. Une perspective qui relance totalement le jeu politique nippon.