Au cœur des montagnes de l’Himalaya se cache un trésor du cinéma népalais. Shambhala, le royaume des cieux, présenté en première mondiale à la Berlinale, nous invite à une profonde exploration intérieure à travers le regard de ses personnages. En filmant au plus près les hauts sommets, le réalisateur Min Bahadur Bham nous plonge dans un voyage initiatique où la quête de soi se mêle à la beauté des paysages.
Pema, une héroïne en quête d’émancipation
L’histoire suit le destin de Pema, une jeune femme népalaise qui se retrouve mariée à trois frères selon la tradition de la polyandrie encore en vigueur dans son village isolé à plus de 4000 mètres d’altitude. Partagée entre un moine, un garçon intrépide rêvant de devenir pilote et Tashi, Pema aspire à une autre vie.
À travers son personnage, le film aborde avec finesse la question de l’émancipation féminine dans une société encore très traditionnelle. La mise en scène de Min Bahadur Bham, tout en retenue, parvient à capter les tourments intérieurs de Pema et son désir de liberté.
L’Himalaya, un personnage à part entière
Mais le véritable tour de force de Shambhala réside dans sa capacité à faire des paysages himalayens un personnage à part entière du film. Les très gros plans sur les visages contrastent avec de superbes plans larges des montagnes enneigées, comme pour mieux souligner la petitesse de l’homme face à l’immensité de la nature.
En filmant les hauts sommets de l’Himalaya de façon serrée, Min Bahadur Bham nous invite à ausculter le monde intérieur des personnages.
Florence Vierron, Le Figaro
Les scènes contemplatives abondent, laissant le temps au spectateur de s’imprégner de l’atmosphère si particulière de ces lieux sacrés. La bande-son, épurée, ajoute à cette dimension méditative, presque spirituelle.
Un film initiatique et méditatif
Car c’est bien de spiritualité dont il est question dans Shambhala. Le royaume des cieux éponyme fait référence à ce lieu mythique de la tradition bouddhiste tibétaine, sorte de paradis terrestre caché au cœur de l’Himalaya. Un parallèle évident avec la quête intérieure des personnages.
Plus qu’un simple film, Shambhala est une expérience sensorielle et philosophique. Il nous pousse à nous interroger sur notre propre rapport au monde, sur cette aspiration universelle à trouver sa place. Un voyage initiatique d’une grande beauté formelle qui confirme le talent prometteur du cinéma népalais.
Shambhala, le royaume des cieux offre un temps de méditation bienvenu, une respiration salutaire dans le tumulte du monde moderne. Un film à ne pas manquer pour tous les amoureux de cinéma contemplant et d’introspection. Laissez-vous porter par la magie de l’Himalaya et partez à la découverte de vous-même.