C’est une série d’agressions d’une rare violence qui a terrorisé les habitants de Nantes ces derniers mois. Coups de couteau, passage à tabac, et même une séquestration… Les agresseurs, âgés de seulement 14 à 18 ans, s’en sont pris à des victimes choisies au hasard, souvent des mineurs comme eux. Après une véritable chasse à l’homme, la police a finalement réussi à mettre la main sur ce gang ultra-violent. Mais les Nantais restent choqués et s’interrogent : comment une telle vague de criminalité a-t-elle pu s’abattre sur leur ville d’habitude si tranquille ?
Une escalade de violence inouïe
Tout a commencé le 25 juillet dernier, quand un habitant a été poignardé après avoir demandé à un groupe d’individus de quitter les abords de son domicile. Un mois plus tard, une course-poursuite s’engage avec une bande, au cours de laquelle une jeune fille est blessée. Puis c’est un garçon de 15 ans qui est roué de coups et poignardé à plusieurs reprises le 28 août.
Mais le pire restait à venir. Le 3 septembre, un adolescent est carrément enlevé, séquestré, battu et dépouillé par ses agresseurs. Deux semaines plus tard, une mineure est agressée et volée à un arrêt de bus. Les attaques se multiplient : un livreur poignardé le 6 octobre, une agression ultra-violente dans un magasin sous l’œil des caméras le 8…
Le paroxysme est atteint le 14 octobre quand un mineur est roué de coups à la massette et au couteau alors qu’il attendait son bus. Une violence gratuite et aveugle qui laisse les Nantais pantois.
Des agresseurs très jeunes et sans limite
Ce qui choque particulièrement dans cette affaire, c’est le très jeune âge des agresseurs présumés. Selon une source proche de l’enquête, la bande compterait des membres de 14 à 18 ans, pour la plupart connus des services de police.
On a affaire à des délinquants endurcis malgré leur âge. Aucun respect pour la vie humaine, aucune limite dans la violence. C’est terrifiant de voir ça chez des gamins.
– Un enquêteur
Nantes, comme d’autres villes, fait face à une délinquance juvénile de plus en plus précoce et brutale. Un phénomène qui alarme autorités et éducateurs. L’âge et le profil des mis en cause dans ce dossier en sont la triste illustration.
La peur change de camp
Après des semaines de traque, les forces de l’ordre sont parvenues à identifier et interpeller les membres de l’équipe. Un vrai soulagement pour les Nantais qui vivaient dans la psychose de croiser la route de cette bande.
On avait peur de sortir, surtout le soir. On se demandait toujours qui serait la prochaine victime. Savoir ces types sous les verrous, ça nous enlève un sacré poids.
– Jérôme, habitant du centre-ville
Les interpellations ont été menées simultanément dans différents quartiers de la ville et se sont déroulées sans incident. Les perquisitions aux domiciles des suspects ont permis de saisir plusieurs armes blanches.
La difficile épreuve judiciaire
L’enquête, dirigée par la sûreté départementale, a permis de confondre les agresseurs grâce aux témoignages des victimes, à l’exploitation des images de vidéosurveillance et à un minutieux travail sur les réseaux sociaux où les malfaiteurs se vantaient de leurs méfaits.
Les mis en cause, déjà connus pour des faits de violence, risquent de lourdes peines malgré leur minorité. Au vu de la gravité des faits, certains pourraient être jugés comme des adultes.
C’est une satisfaction de voir ces individus mis hors d’état de nuire. Mais il faut être lucides, le plus dur commence. Il va falloir sanctionner ces actes, protéger la société, mais aussi comprendre ce qui pousse des ados à une telle violence pour espérer enrayer le phénomène.
– Une source judiciaire
Au delà de la réponse pénale, cette affaire pose la question de la prise en charge de ces mineurs délinquants. Entre fermeté et mesures éducatives, la justice et les pouvoirs publics vont devoir trouver le bon équilibre pour tenter d’endiguer ce fléau. Un défi immense et urgent pour Nantes et pour tout le pays.
