Un ressortissant français se trouve actuellement dans le couloir de la mort en Indonésie. Serge Atlaoui, 61 ans, attend son sort depuis sa condamnation en 2007 pour une affaire de trafic de drogue. Mais l’espoir d’un retour au pays vient de renaître. Selon une source gouvernementale indonésienne, la France aurait transmis une demande officielle pour son rapatriement.
Un Français pris dans l’engrenage indonésien
Arrêté en 2005 près de Jakarta, Serge Atlaoui a toujours clamé son innocence. Cet artisan soudeur originaire de Metz affirme avoir été employé pour installer des machines, sans savoir qu’il s’agissait d’une usine produisant de la drogue. Mais pour les autorités indonésiennes, pas de doute, il était un « chimiste » impliqué dans un trafic d’ampleur.
Initialement condamné à la perpétuité, sa peine a été requalifiée en sentence de mort après un appel. L’Indonésie applique en effet une des législations antidrogue les plus sévères au monde. Malgré les pressions diplomatiques françaises, Serge Atlaoui a bien failli être exécuté en 2015 avec huit autres condamnés. Un sursis temporaire lui a été accordé in extremis.
La France active pour son ressortissant
Depuis, son dossier est au point mort, un appel restant en suspens. Mais les choses pourraient s’accélérer. D’après un haut responsable indonésien, la France vient en effet de transmettre une demande officielle de « transfèrement » pour Serge Atlaoui. Une requête envoyée directement par le ministre français de la Justice à son homologue indonésien.
Cette procédure, si elle aboutit, permettrait à Serge Atlaoui de purger sa peine sur le sol français. Un espoir pour lui et ses proches, qui n’ont cessé de clamer son innocence pendant toutes ces années. Mais l’issue reste incertaine. Les autorités indonésiennes ont indiqué qu’elles examineraient le dossier début 2025.
L’Indonésie, terre de répression contre la drogue
Le cas de Serge Atlaoui illustre la politique très dure de l’Indonésie en matière de stupéfiants. Selon l’ONG KontraS, au moins 530 personnes seraient actuellement dans les couloirs de la mort dans le pays, principalement pour des affaires de drogue.
Des accords entre pays permettent parfois d’obtenir un rapatriement. Mi-décembre, une Philippine de 39 ans, Mary Jane Veloso, a ainsi pu regagner son pays après 12 ans dans le couloir de la mort indonésien pour trafic de drogue. Un précédent qui pourrait redonner espoir à Serge Atlaoui et ses soutiens.
Le parcours du combattant de la diplomatie
Mais la route est encore longue. Selon une source proche du dossier, le ministère français de la Justice a dû fournir une série de documents pour constituer le dossier de transfèrement. Un travail de fourmi pour constituer une demande solide et laisser le moins de marge de manoeuvre possible aux autorités indonésiennes.
Car si l’Indonésie a bien coopéré en fournissant un sursis à Serge Atlaoui en 2015, sa volonté d’aboutir à un transfèrement reste à démontrer. Jakarta applique une ligne très dure en matière de stupéfiants et n’entend pas y déroger.
Nous discuterons du contenu de la lettre début janvier.
Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des Affaires juridiques et des Droits humains
L’examen de la demande française début 2025 sera donc scruté avec une immense attention, en France comme en Indonésie. Serge Atlaoui et ses proches osent y croire, tout en sachant que l’épilogue, heureux ou tragique, dépendra du bon vouloir des autorités indonésiennes et du travail de l’ombre des diplomates.
Un cas qui illustre les défis de la protection consulaire dans des pays aux règles juridiques différentes. Et l’espoir ténu mais réel que représente la mobilisation diplomatique pour des ressortissants pris dans les rouages implacables de justices étrangères.
Car si l’Indonésie a bien coopéré en fournissant un sursis à Serge Atlaoui en 2015, sa volonté d’aboutir à un transfèrement reste à démontrer. Jakarta applique une ligne très dure en matière de stupéfiants et n’entend pas y déroger.
Nous discuterons du contenu de la lettre début janvier.
Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des Affaires juridiques et des Droits humains
L’examen de la demande française début 2025 sera donc scruté avec une immense attention, en France comme en Indonésie. Serge Atlaoui et ses proches osent y croire, tout en sachant que l’épilogue, heureux ou tragique, dépendra du bon vouloir des autorités indonésiennes et du travail de l’ombre des diplomates.
Un cas qui illustre les défis de la protection consulaire dans des pays aux règles juridiques différentes. Et l’espoir ténu mais réel que représente la mobilisation diplomatique pour des ressortissants pris dans les rouages implacables de justices étrangères.