C’est un mouvement de contestation sans précédent qui secoue actuellement la Serbie. Des dizaines de milliers de citoyens, venus des quatre coins du pays, ont manifesté dimanche dans les rues de Belgrade. Leur revendication : que les dirigeants assument leurs responsabilités dans le drame qui a endeuillé la ville de Novi Sad le mois dernier.
15 minutes de silence en hommage aux victimes
Le 1er novembre, le toit de la gare ferroviaire de Novi Sad s’est effondré, faisant 15 morts dont des enfants, et de nombreux blessés. Une tragédie nationale qui a suscité une vive émotion et soulevé de nombreuses questions sur l’état des infrastructures dans le pays.
Dimanche, le rassemblement organisé par des étudiants à Belgrade a débuté par un moment solennel : 15 minutes de silence en mémoire des victimes, les manifestants tenant leurs téléphones allumés en signe d’hommage. Agriculteurs, acteurs et citoyens ordinaires venus de tout le pays étaient présents en nombre pour crier leur colère.
Le gouvernement sommé de rendre des comptes
Les protestataires réclament la démission du Premier ministre Milos Vucevic et du maire de Novi Sad, ainsi que des poursuites judiciaires contre tous les responsables de ce drame. Depuis plus de 7 semaines, de nombreuses manifestations secouent le pays, mettant en cause la corruption et le manque de contrôle des autorités dans cette affaire.
Le gouvernement doit satisfaire toutes les exigences des étudiants, c’est-à-dire traduire en justice toutes les personnes responsables de cette tragédie.
Lazar, ingénieur informatique de 24 ans
Les étudiants, fer de lance de la contestation, exigent également que ceux qui les ont agressés lors des précédentes manifestations soient jugés. Ils veulent aussi l’annulation des poursuites contre leurs camarades protestataires et une enquête transparente sur ce drame national.
La jeunesse en première ligne
À Nis, dans le sud du pays, des rassemblements ont aussi eu lieu dimanche en soutien au mouvement initié par la jeunesse serbe. «En ce moment, soutenir ces jeunes est la chose la plus importante», confie Nenad Radovanovic, un retraité.
Face à cette contestation historique, le président Aleksandar Vucic a affiché sa fermeté samedi, affirmant qu’il ne reculerait pas. Mais dans le même temps, il a annoncé des subventions pour aider les jeunes à acheter des logements, une mesure vue par beaucoup comme une tentative d’éteindre la colère. Le gouvernement a aussi décidé de prolonger les vacances scolaires.
Une tragédie qui soulève de nombreuses questions
Le drame de Novi Sad a mis en lumière de façon tragique les failles dans le contrôle et l’entretien des infrastructures en Serbie, ainsi que les problèmes de corruption. Beaucoup pointent du doigt les importants travaux de rénovation menés peu avant sur le bâtiment de la gare.
Des sources proches de l’enquête indiquent que la structure n’aurait pas été correctement inspectée et validée après les travaux. Les appels d’offres et l’attribution des marchés publics sont aussi dans le viseur des contestataires qui dénoncent un système opaque et des connivences entre politiques et entreprises du BTP.
Ce terrible événement a créé un électrochoc dans la société serbe. Il a catalysé les frustrations accumulées ces dernières années face à un pouvoir jugé corrompu et déconnecté des réalités. La jeunesse, avide de changement, est à la pointe de ce mouvement inédit.
Le gouvernement parviendra-t-il à calmer la colère en apportant des réponses concrètes aux revendications ? Va-t-il faire la lumière en toute transparence sur les raisons de ce drame national ? Mener les réformes nécessaires ? L’avenir du pays pourrait se jouer dans sa capacité à restaurer la confiance brisée.
Une chose est sûre : après le choc et les larmes, le peuple serbe est déterminé à obtenir vérité et justice pour les victimes de la tragédie de Novi Sad. Et il est prêt à maintenir la pression jusqu’à ce que les responsabilités soient établies au plus haut niveau de l’Etat.
Ce terrible événement a créé un électrochoc dans la société serbe. Il a catalysé les frustrations accumulées ces dernières années face à un pouvoir jugé corrompu et déconnecté des réalités. La jeunesse, avide de changement, est à la pointe de ce mouvement inédit.
Le gouvernement parviendra-t-il à calmer la colère en apportant des réponses concrètes aux revendications ? Va-t-il faire la lumière en toute transparence sur les raisons de ce drame national ? Mener les réformes nécessaires ? L’avenir du pays pourrait se jouer dans sa capacité à restaurer la confiance brisée.
Une chose est sûre : après le choc et les larmes, le peuple serbe est déterminé à obtenir vérité et justice pour les victimes de la tragédie de Novi Sad. Et il est prêt à maintenir la pression jusqu’à ce que les responsabilités soient établies au plus haut niveau de l’Etat.
