Une petite révolution est en marche dans la capitale japonaise. Dès le mois d’avril, les employés municipaux de Tokyo pourront bénéficier d’une semaine de travail de quatre jours. Cette initiative inédite, annoncée par la gouverneure Yuriko Koike, s’inscrit dans le cadre d’une politique nationale visant à encourager la parentalité et à favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Tokyo, pionnière de la semaine de 4 jours au Japon
Lors d’un discours devant le conseil municipal, Mme Koike a souligné l’importance de rendre la société japonaise plus diversifiée et prospère, en commençant par un soutien complet à l’équilibre travail-famille. Concrètement, les fonctionnaires de la ville pourront prendre jusqu’à trois jours de repos par semaine, tout en effectuant leurs 155 heures mensuelles. Les parents de jeunes enfants bénéficieront également de journées de travail écourtées de deux heures.
Cette mesure innovante reste encore rare au Japon, mais elle gagne progressivement du terrain au sein des administrations locales soucieuses de renforcer le soutien aux familles. Tokyo fait figure de pionnière en la matière, sous l’impulsion de sa gouverneure réélue pour un troisième mandat en juillet dernier.
Un enjeu crucial face au vieillissement de la population
Le Japon est confronté à une crise démographique majeure, avec une population de plus en plus âgée et un taux de natalité obstinément bas. Selon la Banque mondiale, le pays a même la population la plus vieille au monde après Monaco. En 2022, le taux de fécondité n’atteignait que 1,2 enfant par femme, bien en-deçà du seuil de renouvellement des générations (2,1).
Face à cette « urgence silencieuse », le nouveau Premier ministre Shigeru Ishiba a promis de mettre en place des politiques favorisant une meilleure conciliation entre vie professionnelle et familiale. La charge mentale pesant sur les mères qui travaillent est en effet considérée comme l’un des principaux freins à la natalité dans l’archipel.
Un exemple à suivre pour les autres villes japonaises ?
Si Tokyo ouvre la voie avec sa semaine de 4 jours pour les employés municipaux, il reste à voir si d’autres grandes villes japonaises lui emboîteront le pas. Cette mesure pourrait en tout cas faire des émules, tant le défi démographique est pressant pour le pays.
Certains experts estiment cependant que des changements plus profonds seront nécessaires pour enrayer le déclin de la natalité. Au-delà des aménagements d’horaires, c’est tout un modèle social et économique qui devra évoluer pour redonner aux Japonais l’envie et les moyens de fonder une famille nombreuse.
La semaine de 4 jours à Tokyo apparaît néanmoins comme un premier pas significatif dans la bonne direction. Une expérience pionnière qui sera scrutée avec attention, au Japon comme à l’étranger.