Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a soulevé un tollé en appelant à ne pas créer “d’équivalence entre le Hamas et Israël” suite aux demandes simultanées de mandats d’arrêt émises par le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) à l’encontre de dirigeants des deux camps. Une prise de position tranchée qui soulève de nombreuses interrogations.
Le procureur de la CPI pointé du doigt
C’est une décision sans précédent qui a fait réagir la diplomatie française. Le procureur de la CPI a requis des mandats d’arrêt à la fois contre des dirigeants israéliens et du Hamas pour “crimes de guerre” présumés à Gaza. Une mise sur un pied d’égalité que Stéphane Séjourné a vivement dénoncée :
Ces demandes simultanées de mandats d’arrêt ne doivent pas créer d’équivalence entre le Hamas et Israël.
Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères
Pour le chef de la diplomatie française, cette approche du procureur de la CPI revient à mettre sur le même plan un “groupe terroriste” et un “État démocratique”. Une position partagée par d’autres pays européens comme l’Italie qui juge “inacceptable” et “absurde” cette équivalence, et l’Allemagne qui y voit une “fausse impression”.
Le Hamas, un “groupe terroriste assumé”
Stéphane Séjourné n’a pas mâché ses mots pour qualifier le Hamas, le désignant comme un “groupe terroriste qui s’est félicité des attentats du 7 octobre” et “qui les a revendiqués de manière assumée”. Le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays occidentaux.
Israël doit “respecter le droit international”
Tout en dénonçant l’équivalence faite par le procureur de la CPI, le ministre français a néanmoins rappelé qu’Israël, en tant qu’État démocratique, se doit de “respecter le droit international dans la conduite d’une guerre qu’il n’a pas déclenchée lui-même”. Une manière de ne pas donner un blanc-seing à l’État hébreu.
La CPI, une institution indépendante
Malgré les vives critiques, Stéphane Séjourné a tenu à souligner l’indépendance de la CPI. Il revient désormais aux juges de se prononcer “de manière indépendante” sur la délivrance ou non de ces mandats d’arrêt. Le ministre a appelé à respecter cette indépendance de la justice internationale.
La France solidaire des Israéliens et des Palestiniens
Au-delà de cette polémique, le chef de la diplomatie française a réaffirmé la solidarité de la France “envers les Israéliens et les Palestiniens”. Pour Paris, seule une solution politique négociée peut permettre une paix durable entre les deux peuples.
C’est le seul horizon de paix possible et nous travaillons diplomatiquement à cette fin.
Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères
La sortie du ministre français illustre toute la complexité et les crispations autour du conflit israélo-palestinien. Si la décision du procureur de la CPI est inédite, elle soulève de vifs débats sur la caractérisation des protagonistes et l’approche de la communauté internationale. Une chose est sûre, le chemin vers la paix est encore long et semé d’embûches. La diplomatie a encore un rôle majeur à jouer pour tenter de rapprocher les parties et trouver une issue pacifique à ce conflit qui n’a que trop duré.