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Séismes en Ethiopie : La Survie Précaire des Déplacés

Dans les régions reculées d'Ethiopie, des milliers de personnes déplacées par les séismes luttent pour survivre dans des conditions extrêmes. Malgré l'arrivée de l'aide, les défis restent immenses. Une crise humanitaire qui...

Dans les régions reculées d’Ethiopie, une crise humanitaire sans précédent se déroule, loin des regards. Depuis plusieurs semaines, des séismes d’une magnitude allant jusqu’à 5,8 sur l’échelle de Richter secouent les zones rurales d’Afar et d’Oromia, semant la panique parmi les populations locales. Face à la menace d’une rupture de barrage et de l’éruption du mont Dofan, les autorités ont procédé à l’évacuation de dizaines de milliers de personnes, les laissant démunies et livrées à elles-mêmes.

Une Survie au Jour le Jour

Pour Moussa Akele, père de cinq enfants, la vie a basculé du jour au lendemain. Contraint de fuir sa maison de Kabanna avec sa famille, il a trouvé refuge sous une tente de fortune, à une vingtaine de kilomètres de là. Comme des milliers d’autres déplacés, il lutte désormais pour subvenir aux besoins essentiels.

Nous n’avons pas assez de nourriture.

Moussa Akele, déplacé des séismes

Si des camions chargés d’eau et de vivres arrivent ponctuellement, les quantités restent insuffisantes face à l’ampleur des besoins. Les pénuries d’eau sont particulièrement critiques, obligeant femmes et enfants à faire la queue pendant des heures devant les rares citernes disponibles.

Le Défi des Structures d’Accueil

Pour faire face à l’afflux de déplacés, un centre de santé de fortune a été érigé sur une colline surplombant le camp. Mais selon Abokar Hassan, chargé de la réponse sanitaire, les moyens restent limités face aux 200 à 300 personnes qui s’y pressent quotidiennement. Sa principale crainte ? L’apparition d’une épidémie de choléra, favorisée par les conditions d’hygiène précaires.

Une Région Sismique à Risque

Située le long de la vallée du Rift, l’une des zones à la plus forte activité sismique au monde, l’Ethiopie est régulièrement secouée par des tremblements de terre. Mais les séismes actuels présentent une ampleur inédite. Selon les experts, la propagation de magma sous la croûte terrestre, sur une faille de près de 50 kilomètres, serait à l’origine de cet événement géologique majeur.

Les Stigmates d’une Catastrophe

Sur les routes menant aux zones sinistrées, les stigmates de la catastrophe sont partout visibles. L’asphalte s’est affaissé par endroits, fissuré par la force des secousses. À Kabanna, un silence de plomb règne dans les rues désertes, seulement rompu par les meuglements du bétail errant. Çà et là, des maisons et échoppes effondrées témoignent de la violence des séismes.

Un Espoir Fragile

Face à l’ampleur du désastre, la réponse humanitaire s’organise progressivement. Selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), plus de 60 000 personnes ont déjà été évacuées des zones à risque. Mais d’importantes lacunes subsistent pour répondre aux besoins criants des populations.

Malgré le dénuement et l’incertitude, certains déplacés, comme Moussa Akele, s’accrochent à l’espoir d’un retour à une vie normale. Mais le chemin sera long pour panser les plaies, visibles et invisibles, laissées par ces séismes dévastateurs.

Dans ce contexte de crise, la solidarité internationale sera plus que jamais nécessaire pour venir en aide aux dizaines de milliers d’Ethiopiens dont le quotidien a basculé. Car derrière les chiffres et les secousses sismiques, ce sont des vies humaines qui sont en jeu, suspendues à un fragile espoir de reconstruction.

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