Les autorités grecques ne veulent prendre aucun risque. A quelques heures du coup d’envoi du match d’Euroligue de basket entre le Panathinaïkos et le Maccabi Tel-Aviv à Athènes ce mardi soir, la police hellénique a décidé de déployer un imposant dispositif sécuritaire. Pas moins de 1500 agents seront mobilisés dans et autour de la salle pour cette rencontre considérée à haut risque.
Cette décision fait suite aux graves incidents qui ont émaillé le match entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv en Ligue Europa de football la semaine dernière. Dans la nuit du 7 au 8 novembre, des dizaines de supporters israéliens avaient été pris à partie et violemment agressés dans les rues de la capitale néerlandaise par des groupes d’individus qui avaient répondu à un appel à cibler les juifs, lancé sur les réseaux sociaux.
Un contexte tendu et des mesures exceptionnelles
Entre 20 et 30 fans du Maccabi avaient été blessés lors de cette « chasse à l’homme » aux relents antisémites qui avait suscité une vague d’indignation à travers le monde. Des incidents isolés impliquant des chants anti-arabes de certains supporters israéliens avaient également été rapportés en marge de ce match.
Déterminées à éviter que de telles scènes ne se reproduisent sur le sol grec, les forces de l’ordre ont mis en place un dispositif draconien :
- Seuls 40 supporters du Maccabi seront autorisés à assister au match dans la salle, sous étroite surveillance policière.
- Des unités anti-terroristes escorteront le bus de l’équipe israélienne jusqu’au stade.
- La sécurité autour de l’ambassade d’Israël à Athènes a également été renforcée.
Tensions et montée de l’antisémitisme en Europe
Ces incidents interviennent dans un contexte de forte polarisation en Europe, marqué par une recrudescence inquiétante des actes antisémites, anti-israéliens mais aussi islamophobes depuis le dernier conflit entre Israël et le Hamas à Gaza au printemps dernier. Un climat délétère qui semble désormais contaminer les enceintes sportives.
Déjà la semaine prochaine, la sécurité sera à nouveau sur le pont pour le match de Ligue des Nations entre la France et Israël au Stade de France. Près de 4000 policiers seront déployés pour l’occasion, avec une présence renforcée à l’intérieur même du stade, ce qui est très rare pour une rencontre internationale. Les autorités veulent à tout prix éviter que le sport ne devienne le terrain d’affrontements communautaires.
Le sport doit rester un moment de fraternité
Au-delà de ces mesures sécuritaires indispensables, il est urgent que le monde du sport prenne conscience de sa responsabilité dans la lutte contre toutes les formes de haine et de discrimination. Les instances dirigeantes, les clubs, les joueurs et les supporters doivent se mobiliser et parler d’une seule voix pour réaffirmer avec force que les stades ne seront jamais des lieux où s’expriment le rejet de l’autre et l’intolérance.
Le sport, et le basket en particulier, doit rester un formidable outil de dialogue et de rapprochement entre les peuples, par-delà leurs différences. C’est ce message d’unité et de fraternité qui devra résonner ce soir dans la salle athénienne, bien plus fort que les cris de haine d’une minorité égarée.
Un ex-international de basket.
Espérons que le spectacle et l’esprit sportif seront au rendez-vous sur le parquet, et que ce match entre le Panathinaïkos et le Maccabi Tel-Aviv sera l’occasion de célébrer les valeurs universelles du sport. Celles de respect, de tolérance et de fair-play qui doivent à jamais l’emporter sur l’obscurantisme et la bêtise humaine.