C’est un témoignage qui glace le sang. Sophie, une jeune femme qui a passé trois ans sous l’emprise de l’église coréenne Shincheonji, a accepté de nous raconter son histoire. Un récit poignant qui met en lumière les dérives d’un mouvement controversé, aujourd’hui dans le collimateur des autorités françaises.
Embrigadée en quelques minutes
Tout commence en novembre 2017, dans la station Châtelet à Paris. Sophie est abordée par deux personnes qui disent vouloir l’interroger pour un reportage. Croyante, elle répond sans méfiance à des questions sur sa foi et sa vie. C’est le début d’un engrenage qui va la mener tout droit dans les filets de la secte.
Je voulais comprendre la Bible, donc j’ai accepté de suivre leurs cours.
Sophie, rescapée de la secte Shincheonji
Sophie ne se doute pas encore qu’elle vient d’être « moissonnée », selon le vocabulaire du groupe. Une référence à l’Apocalypse qui annonce déjà la dérive.
Un leader autoproclamé messie
Derrière Shincheonji se cache un homme, Lee Man-hee. Ce nonagénaire prétend être le seul à pouvoir déchiffrer l’Apocalypse. Il se présente comme le messie et promet le salut à ses adeptes pour le jour du Jugement dernier, qu’il annonce imminent.
Des croyances extrêmes qui ont permis à la secte de prospérer, notamment en Corée du Sud, son pays d’origine. Mais depuis quelques années, le mouvement étend ses ramifications en France, où il inquiète les autorités.
Violences et lavage de cerveau au quotidien
Pour Sophie, l’expérience au sein de Shincheonji va rapidement tourner au cauchemar. Endoctrinement, pression psychologique, violences physiques… Les abus sont légion pour faire rentrer les adeptes dans le rang.
On nous frappait pour chasser Satan. C’était l’enfer au nom de la foi.
Sophie, rescapée de la secte Shincheonji
Un lavage de cerveau minutieux est mis en place pour couper les membres de leur entourage et les rendre dépendants du groupe. Tout est fait pour annihiler leur esprit critique et leur libre-arbitre.
Le difficile chemin de la reconstruction
Après trois ans d’emprise, Sophie a réussi à s’extirper des griffes de la secte. Mais les séquelles psychologiques sont profondes. Stress post-traumatique, anxiété, cauchemars… Il lui faudra des mois pour se reconstruire et retrouver une vie normale.
Son témoignage est un avertissement pour tous ceux qui pourraient être tentés par les promesses de groupes comme Shincheonji. Derrière les apparences d’une quête spirituelle se cachent souvent des dérives dangereuses et des abus en tout genre.
La vigilance des autorités
Face à la menace, les services de renseignement français surveillent Shincheonji de près. La Miviludes, chargée de la lutte contre les dérives sectaires, a reçu de nombreux signalements concernant le mouvement. Des enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur ses agissements et protéger d’éventuelles victimes.
Nous restons extrêmement vigilants face à ce type de groupes qui se présentent comme spirituels mais s’avèrent souvent destructeurs.
Une source proche du dossier
L’histoire glaçante de Sophie est un rappel de la nécessité de cette vigilance. Pour que plus personne ne tombe dans un tel engrenage, au péril de sa vie et de son équilibre mental. Les mouvements sectaires restent une menace bien réelle en France, et la prévention demeure plus que jamais essentielle.