L’État de New York et sa région traversent actuellement une crise majeure liée à une sécheresse record et à une série d’incendies d’une rare intensité pour le nord-est des États-Unis. Selon des sources proches du dossier, les réserves d’eau de la mégapole sont mises à rude épreuve et les autorités appellent à une réduction de la consommation.
Une sécheresse historique
Les climatologue sont formels : la région new-yorkaise n’a pas connu un tel épisode de sécheresse depuis plus de 20 ans. Malgré le passage de l’ouragan Hélène fin septembre qui a dévasté le sud du pays, le nord-est est resté désespérément sec en septembre, octobre et même en ce début novembre.
Cette situation inhabituelle est attribuée par de nombreux responsables et experts au changement climatique. Une nouvelle réalité à laquelle la région va devoir s’adapter :
La sécheresse que nous traversons n’est qu’un exemple de l’impact du changement climatique sur notre territoire aujourd’hui, non pas dans un avenir lointain, mais ici et maintenant.
Phil Murphy, gouverneur du New Jersey
Les réservoirs au plus bas
Conséquence directe du manque de précipitations : les retenues d’eau qui alimentent New York et ses 8,5 millions d’habitants n’étaient remplies qu’à 62% de leur capacité mercredi, contre près de 80% habituellement à cette période de l’année.
Face à cette situation préoccupante, les autorités ont demandé à la population de réduire sa consommation :
- Prendre des douches plus courtes
- Ne tirer la chasse d’eau que si nécessaire
- Signaler toute bouche à incendie ouverte
- Les barbecues dans les espaces publics sont interdits
Et les perspectives ne sont guère réjouissantes. Le gouverneur du New Jersey a déclaré qu’un “hiver très sec” se profilait, laissant craindre que ces conditions de sécheresse inhabituelles perdurent.
Des incendies d’une rare intensité
Depuis début octobre, les pompiers new-yorkais et du New Jersey sont sur le pied de guerre. Les incendies se sont multipliés, brûlant trois fois plus d’hectares que la moyenne dans la région en raison des conditions très sèches et du vent.
Le plus important est toujours en cours depuis vendredi dernier autour de la rivière forestière de Jennings Creek, à seulement une heure de route de Manhattan. Poussé par les bourrasques, le feu a déjà consumé des milliers d’hectares et coûté la vie à un jeune employé des parcs de 18 ans, probablement tué par la chute d’un arbre.
Pour l’État de New York, ce sont les pires incendies depuis 2008 selon la gouverneure Kathy Hochul. Même des départs de feu, rapidement maîtrisés, ont eu lieu ce week-end en plein cœur de Brooklyn, dans le célèbre Prospect Park.
Le changement climatique en cause
Si les épisodes de sécheresse ne sont pas totalement inhabituels dans le nord-est des États-Unis, leur intensité et leur durée semblent s’accentuer. Pour Brian Fuchs, climatologue au Centre national d’étude de la sécheresse :
Les températures sont plus élevées à cause du changement climatique. Et ces températures plus élevées peuvent contribuer à des sécheresses que l’on ne voyait pas par le passé.
Il note également une plus grande variabilité du climat, avec “des passages de plus en plus rapides de périodes très humides à très sèches, et inversement”. Un défi de taille pour les mégalopoles comme New York qui vont devoir s’adapter à cette nouvelle donne climatique si elles veulent éviter de revivre des crises comme celle-ci à l’avenir.