La tension monte à l’Assemblée nationale autour du projet de loi de finances 2025. Invité sur LCI ce dimanche, le vice-président du Rassemblement National Sébastien Chenu a assuré qu’il était “hors de question de voter pour le budget” en l’état actuel. Une menace qui fait planer le spectre d’une motion de censure et d’une possible crise politique.
Un “délire fiscal” inacceptable pour le RN
Sébastien Chenu n’a pas mâché ses mots pour fustiger ce qu’il considère comme un “délire fiscal”. Selon le député du Nord, ce budget est tout bonnement “inadmissible”. Il reproche notamment au gouvernement de demander des efforts supplémentaires aux Français sans lui-même montrer l’exemple :
Ce n’est pas raisonnable de demander aux Français de faire les efforts que le gouvernement refuse de faire.
Sébastien Chenu sur LCI
L’absence de “stratégie d’économies” pointée du doigt
Au cœur des critiques de Sébastien Chenu : l’absence de “stratégie d’économies sur les dépenses publiques et l’immigration”. Un manquement rédhibitoire aux yeux du vice-président du RN qui juge le budget proposé par le gouvernement irrecevable en l’état.
Malgré d’intenses débats à l’Assemblée nationale la semaine dernière, les députés ne sont pas parvenus au bout de l’examen du texte. Les discussions reprendront le 5 novembre prochain, dans un climat des plus tendus.
Vers une motion de censure et un 49.3 ?
Face à ces profondes divergences, le spectre d’un recours à l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement se fait de plus en plus pressant. Cet article controversé permet de faire adopter un texte sans vote au Parlement.
Mais Sébastien Chenu met en garde : si le gouvernement devait dégainer le 49.3, le RN n’hésiterait pas à “déposer ou voter” une motion de censure. Une hypothèse lourde de conséquences qui pourrait faire vaciller l’exécutif :
Le gouvernement est en train de créer les conditions d’une censure, qui le ferait tomber
prévient le député RN.
Les demandes du RN
Pour éviter ce scénario, Sébastien Chenu exhorte le gouvernement à “revenir sur la désindexation des retraites” sur l’inflation et à prononcer “l’annulation des hausses de taxes sur l’électricité”.
Des demandes fermes qui sonnent comme un ultimatum lancé à l’exécutif. Le gouvernement saura-t-il entendre ces revendications et éviter une crise politique majeure ? Réponse dans les prochaines semaines, alors que la France retient son souffle dans l’attente d’un épilogue à ce bras de fer budgétaire.