Les élections européennes de juin 2024 ont créé un véritable séisme politique en France. Avec plus de 31% des suffrages, le Rassemblement national (RN) est arrivé en tête, une première historique. Un résultat qui bouscule les certitudes à un an des élections législatives. Et qui pousse de nombreux abstentionnistes à revoir leur position.
Les abstentionnistes veulent peser dans les urnes
Florian, producteur brestois qui n’avait pas voté aux européennes, l’assure : il ne refera pas “la même bêtise”. Comme beaucoup, il a été surpris par la victoire du RN. Un “moment de bascule politique” qui le pousse à se remobiliser, explique ce trentenaire plutôt de gauche, pour faire “barrage à l’extrême droite”.
Un sentiment partagé par de nombreux abstentionnistes qui promettent de retourner aux urnes en juin 2025. Selon un récent sondage, l’abstention aux législatives pourrait chuter à 38%, soit 14 points de moins qu’en 2022. La perspective de voir le RN entrer au gouvernement motive les troupes.
Barrage au RN ou envie de changement ?
Mais tous les abstentionnistes remobilisés ne partagent pas les mêmes objectifs. Si certains veulent ériger un “front républicain” contre le RN, d’autres souhaitent au contraire lui “donner une chance de gouverner”. C’est le cas de Marie, employée lyonnaise de 42 ans :
Les partis traditionnels nous ont déçus depuis trop longtemps. Il faut essayer autre chose, quitte à ce que ce soit le RN. Au moins on sera fixés.
Marie, employée lyonnaise
Un état d’esprit minoritaire mais révélateur du bouleversement politique en cours. Le RN a réussi à briser le “plafond de verre” et apparaît désormais comme une alternative crédible pour une partie de l’électorat.
L’enjeu crucial des prochaines législatives
Dans ce contexte, les élections législatives de juin 2025 s’annoncent plus ouvertes et décisives que jamais. Avec une abstention en net recul, tous les scénarios sont possibles, y compris une majorité RN à l’Assemblée nationale. De quoi pousser les partis traditionnels à revoir leur logiciel.
Les prochains mois seront cruciaux pour remobiliser un électorat tenté par le vote contestataire ou protestataire. Un défi majeur pour la majorité présidentielle sortante comme pour les oppositions de gauche et de droite. Car une chose est sûre : beaucoup d’abstentionnistes ne veulent plus se taire.