Un événement diplomatique majeur s’est déroulé ce vendredi. Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est entretenu au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine pour la première fois depuis près de deux ans. Au cœur des discussions : le conflit en Ukraine et la nécessité de trouver une issue pacifique.
Scholz appelle à des négociations de paix
Lors de cet échange qui a duré une heure, Olaf Scholz a demandé à la Russie de faire preuve de “volonté d’entamer des négociations avec l’Ukraine en vue d’une paix juste et durable”. Il a souligné “l’engagement indéfectible de l’UE à l’égard de l’Ukraine” selon un communiqué du gouvernement allemand.
Le chancelier a également réaffirmé à Vladimir Poutine “la détermination de l’Allemagne à soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire dans sa lutte défensive contre l’agression russe”. Un message fort alors que l’Allemagne est devenue le deuxième fournisseur d’aide militaire à Kiev, après les États-Unis.
La Russie pose ses conditions
De son côté, Vladimir Poutine s’est dit ouvert à des pourparlers de paix mais à certaines conditions. Selon le Kremlin, tout accord devrait refléter les “nouvelles réalités territoriales”, faisant référence aux régions ukrainiennes annexées par la Russie en 2022, bien qu’elle ne les contrôle pas totalement.
Une condition pour l’heure jugée inacceptable par l’Ukraine. Kiev refuse catégoriquement de céder des territoires et demande le retrait complet des troupes russes. Un compromis semble donc encore loin d’être trouvé malgré les appels au dialogue.
L’Allemagne sous pression
Cet entretien intervient dans un contexte tendu pour Olaf Scholz. Le chancelier allemand est sous pression, tant en Ukraine qu’en Allemagne, concernant son soutien à Kiev. Il a récemment refusé de fournir des missiles longue portée réclamés par Volodymyr Zelensky, craignant une escalade du conflit.
Une position qui a suscité des critiques, tout comme son rejet de la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Olaf Scholz doit désormais naviguer habilement entre fermeté à l’égard de Moscou et prudence pour éviter une aggravation des tensions.
Quel avenir pour les négociations ?
Le chancelier allemand a appelé à redoubler d’efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit, estimant que le temps était venu de “tout faire pour empêcher cette guerre de continuer”. Mais il a posé des principes clairs :
Il n’y aura jamais de décisions prises par-dessus la tête de l’Ukraine, et jamais sans concertation avec nos partenaires les plus proches.
Olaf Scholz
Un chemin diplomatique semé d’embûches donc, alors que les combats font toujours rage en Ukraine. La Russie maintient une ligne dure tandis que Kiev refuse tout compromis territorial. L’issue du conflit reste incertaine mais la pression internationale s’accentue pour trouver une solution négociée.
L’Ukraine, un enjeu électoral en Allemagne
En arrière-plan de ces tractations diplomatiques se profile un autre enjeu majeur pour Olaf Scholz : les élections législatives anticipées prévues en Allemagne le 23 février prochain. Le soutien à l’Ukraine et la politique de défense allemande seront au cœur des débats.
Le chancelier devra défendre le virage historique qu’il a impulsé, avec une augmentation massive des dépenses militaires. Un sujet sensible dans un pays marqué par le pacifisme depuis la Seconde Guerre mondiale. L’issue du scrutin pourrait influencer la position allemande dans le conflit ukrainien.
Une chose est sûre : la guerre en Ukraine est loin d’être terminée et continuera de peser lourdement sur les relations internationales dans les mois à venir. La diplomatie est plus que jamais à l’épreuve face à ce conflit qui s’enlise. Tous les regards sont désormais tournés vers les dirigeants mondiaux pour voir s’ils sauront trouver une issue pacifique.
