Société

Schizophrénie et Crime : L’Affaire Hadzovic

Un jeune homme tue dans une mosquée et évoque des voix. Schizophrénie ou crime raciste ? L’affaire Hadzovic bouleverse la France. Que révèle son profil psy ?

Qu’est-ce qui pousse un jeune homme de 20 ans à commettre un acte d’une violence inouïe dans un lieu de culte ? L’affaire Olivier Hadzovic, marquée par le meurtre brutal d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard, soulève des questions brûlantes. Entre **santé mentale** et **motivations criminelles**, ce drame interroge la frontière entre responsabilité et pathologie. Voici une plongée dans un dossier où la schizophrénie, les hallucinations et la justice s’entrelacent.

Un Crime qui Secoue la France

Le 25 avril 2025, la petite commune de La Grand-Combe, dans le Gard, est le théâtre d’un acte d’une rare violence. Aboubakar Cissé, un Malien de 22 ans, est poignardé à de multiples reprises alors qu’il prie dans la mosquée Khadija. L’auteur présumé, Olivier Hadzovic, un Français d’origine bosniaque, s’enfuit immédiatement après les faits. Trois jours plus tard, il se rend aux autorités italiennes, à Pistoia, accompagné de sa tante. Ce drame, qualifié par la justice d’**assassinat à caractère raciste ou religieux**, choque par sa brutalité et son contexte.

Mais au-delà de l’horreur, une question émerge : qu’est-ce qui a conduit ce jeune homme à un tel geste ? Les premiers éléments de l’enquête révèlent un profil complexe, marqué par des troubles psychiques. Les autorités italiennes, après son arrestation, le transfèrent rapidement dans un hôpital pour une évaluation psychiatrique. Les conclusions sont troublantes : Hadzovic souffre de **schizophrénie chronique** et d’**hallucinations auditives**. Ces révélations jettent une lumière nouvelle sur l’affaire.

Un Profil Psychiatrique Alarmant

Dès son arrivée à l’hôpital Santo Stefano de Pistoia, les médecins posent un diagnostic sans équivoque : schizophrénie chronique. Ce trouble, caractérisé par des distorsions de la pensée et de la perception, peut entraîner des comportements imprévisibles. Dans le cas d’Hadzovic, les soignants notent un **état psychopathologique** avec des symptômes psychotiques. Ils décrivent un jeune homme collaboratif mais perplexe, incapable de donner des explications claires sur son crime.

« Le patient a donné des réponses vagues et évasives lorsqu’on l’interrogeait sur les événements récents. »

Un élément clé ressort de l’évaluation : Hadzovic affirme entendre des **voix auto-hétéro agressives** depuis neuf ans. Ces hallucinations, qui peuvent inciter à des actes violents contre soi-même ou autrui, sont un symptôme classique de la schizophrénie. Pourtant, il déclare n’avoir jamais été suivi par un service psychiatrique ni traité par des médicaments. Ce manque de prise en charge, s’il est avéré, soulève des questions sur la détection des troubles mentaux graves dans la société.

Schizophrénie et Responsabilité Pénale

La schizophrénie d’Hadzovic pose une question cruciale : était-il maître de ses actes au moment du crime ? En droit français, la **responsabilité pénale** peut être atténuée, voire annulée, si le discernement d’un accusé est altéré ou aboli. Les hallucinations auditives, en particulier, pourraient avoir influencé son passage à l’acte. Mais pour l’heure, aucune expertise ne permet de trancher.

Les avocats d’Hadzovic insistent sur la **dimension psychiatrique** du dossier. Ils décrivent un jeune homme en proie à une incapacité profonde, presque physique, à s’exprimer ou à expliquer son geste. Cette difficulté, observée lors de son interrogatoire à Nîmes, renforce l’hypothèse d’un trouble mental majeur. Cependant, la justice devra déterminer si ces troubles suffisent à écarter une intention raciste ou religieuse, comme le suggère l’accusation.

Points clés du diagnostic psychiatrique :

  • Schizophrénie chronique diagnostiquée en Italie.
  • Hallucinations auditives depuis neuf ans.
  • Comportement potentiellement auto-hétéro agressif.
  • Aucun suivi psychiatrique préalable.

Un Crime Raciste ou un Acte de Folie ?

L’accusation d’**assassinat en raison de la race ou de la religion** repose sur des éléments troublants. Une vidéo filmée par Hadzovic juste après le meurtre montre le jeune homme insultant la religion de sa victime. Ces propos, diffusés sur les réseaux sociaux avant d’être supprimés, ont alimenté la thèse d’un crime islamophobe. Pourtant, Hadzovic nie avoir agi par haine de l’islam, affirmant avoir ciblé la première personne croisée.

Cette contradiction soulève une interrogation : les insultes proférées étaient-elles le fruit d’une conviction profonde ou d’un délire psychotique ? Les experts psychiatriques, qui examineront Hadzovic dans les mois à venir, devront éclaircir ce point. Leur verdict influencera non seulement le procès, mais aussi le débat public sur la **haine religieuse** et la **santé mentale**.

Le Parcours d’Olivier Hadzovic

Qui est Olivier Hadzovic ? Né à Lyon en 2004, ce Français d’origine bosniaque grandit dans une famille nombreuse. Décrit comme marginal et isolé, il vivait du RSA et passait beaucoup de temps sur les jeux vidéo. Son père, dans une déclaration poignante, le qualifie de « fou » et présente ses excuses à la famille de la victime. Ces éléments dressent le portrait d’un jeune homme en rupture, peut-être en proie à des troubles non diagnostiqués.

Son comportement avant le crime renforce cette hypothèse. Sur les réseaux sociaux, il exprimait des idées morbides, évoquant des envies de violence sans cibler une religion spécifique. Une utilisatrice, alarmée par ses messages, avait signalé son comportement aux autorités. Mais ces alertes, malheureusement, n’ont pas suffi à prévenir la tragédie.

Les Enjeux Sociétaux de l’Affaire

L’affaire Hadzovic dépasse le cadre d’un simple fait divers. Elle met en lumière plusieurs problématiques majeures :

  • Détection des troubles mentaux : Comment un individu souffrant de schizophrénie depuis des années a-t-il pu échapper à tout suivi ?
  • Prévention des actes violents : Les signaux envoyés sur les réseaux sociaux auraient-ils pu être mieux exploités ?
  • Stigmatisation des communautés : Le crime, perçu comme islamophobe, a ravivé les tensions autour de la religion en France.
  • Justice et santé mentale : Comment concilier sanction pénale et prise en charge psychiatrique ?

Ces questions résonnent dans une société où les troubles psychiques restent souvent tabous. La schizophrénie, en particulier, touche environ 1 % de la population mondiale. Pourtant, les ressources pour accompagner les patients sont limitées, et les préjugés persistent. L’affaire Hadzovic pourrait-elle devenir un catalyseur pour une meilleure prise en charge des maladies mentales ?

Vers un Procès Décisif

Après son extradition vers la France, Hadzovic est placé en détention provisoire à Perpignan. Lors de son premier interrogatoire, il se montre incapable de s’exprimer, renforçant l’idée d’une fragilité psychologique extrême. Les juges d’instruction, épaulés par des experts, devront désormais répondre à une question centrale : son discernement était-il altéré au moment des faits ?

Le procès, qui s’annonce médiatisé, sera un moment clé. Il ne s’agira pas seulement de juger un individu, mais aussi d’explorer les failles d’un système. Pourquoi les signaux d’alerte n’ont-ils pas été pris au sérieux ? Comment mieux protéger les lieux de culte ? Et surtout, comment éviter qu’un tel drame ne se reproduise ?

Une Réflexion Collective

L’affaire Olivier Hadzovic nous confronte à une réalité complexe. D’un côté, la violence de son acte et les propos tenus dans sa vidéo choquent et indignent. De l’autre, son profil psychiatrique invite à la prudence. La schizophrénie, avec ses hallucinations et ses délires, peut transformer la perception du monde. Mais elle ne doit pas devenir une excuse systématique pour éluder la responsabilité.

En attendant les conclusions des experts, une chose est certaine : ce drame appelle une réflexion collective. Il nous pousse à repenser la prise en charge des troubles mentaux, la surveillance des signaux de dangerosité et la protection des communautés. Car au-delà du procès, c’est la société tout entière qui est interrogée.

Et vous, que pensez-vous de cette affaire ? La santé mentale doit-elle primer sur la sanction pénale ?

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