Scènes surréalistes ce jeudi 26 décembre à Lyon. En quelques heures, le centre-ville a été pris d’assaut par des milliers de jeunes fans venus de toute la région, provoquant un véritable vent de folie. La raison de cet engouement ? L’annonce de la venue d’Hachemi, alias HMI, star des réseaux sociaux. Avec ses 7,7 millions d’abonnés sur Snapchat et 1,2 million sur Instagram, ce jeune influenceur de 20 ans fait figure d’idole pour toute une génération.
Lyon, épicentre d’un séisme nommé Hachemi
Dès le matin, des centaines de jeunes se sont massés place Bellecour, point de ralliement annoncé par Hachemi. Rapidement, une foule compacte et survoltée s’est formée. « Je suis arrivée à 7h ce matin pour être sûre de le voir, c’est mon dieu ! », s’enthousiasme Léa, 14 ans, venue de Grenoble pour l’occasion.
Aux alentours de 15h, à l’heure dite, c’est l’hystérie collective. Hachemi fait son apparition, encadré par des agents de sécurité dépassés. Les cris fusent, des bousculades éclatent. « On a eu très peur à un moment, il y avait une pression terrible, des jeunes s’évanouissaient », témoigne Marc, commerçant.
Des débordements incontrôlables
Malgré les efforts des forces de l’ordre, la situation dégénère. Des groupes se dispersent dans les rues adjacentes, s’introduisant de force dans les magasins pour se mettre à l’abri ou chercher un meilleur point de vue. « Ma boutique a été dévalisée, sous les yeux de la police impuissante », se désole une commerçante.
Pendant ce temps, des fans plus téméraires n’hésitent pas à escalader les voitures et le mobilier urbain. Des feux d’artifice improvisés et des pétards créent une ambiance digne d’une guérilla urbaine. Les évènements prennent une tournure incontrôlable.
Le pouvoir démesuré des influenceurs
Au-delà des incidents, ces scènes interrogent sur l’ampleur du phénomène Hachemi et le pouvoir des influenceurs. « C’est un véritable fait de société. Ces jeunes stars des réseaux ont une aura et une capacité de mobilisation extraordinaires », analyse un sociologue contacté.
Hachemi incarne une nouvelle génération qui vit au rythme des réseaux sociaux. Il est le reflet des aspirations et du mode de vie de millions de jeunes.
Un expert en communication digitale
Un constat que les marques ont bien compris. Hachemi est courtisé par les plus grandes enseignes qui voient en lui un prescripteur hors pair. Chacune de ses apparitions provoque des ruptures de stock immédiates sur les produits qu’il met en avant.
Entre fascination et inquiétudes
Si le succès d’Hachemi fascine, il soulève aussi des inquiétudes. « Quel message cela renvoie-t-il aux jeunes ? On assiste à une désacralisation totale de l’autorité et à des comportements mimétiques potentiellement dangereux », s’alarme un éducateur.
Une crainte partagée par de nombreux parents, dépassés par le phénomène. « Je ne comprends pas cet engouement pour un parfait inconnu qui se contente de faire des grimaces sur son téléphone », s’agace une mère de famille.
Les influenceurs comme Hachemi ont un devoir d’exemplarité. Leur notoriété leur confère une responsabilité immense vis-à-vis de leur jeune public.
Un psychologue spécialiste des adolescents
Face à ces critiques, les influenceurs se défendent en mettant en avant leur proximité avec leur communauté. « Je suis un grand frère pour eux, à leur écoute, dans leur monde. Les adultes sont trop déconnectés », argue Hachemi dans une récente interview.
Un phénomène qui interroge notre société
Au final, les évènements de Lyon sont le symptôme d’une société en pleine mutation. L’avènement des réseaux sociaux a profondément transformé les codes, faisant émerger de nouveaux leaders d’opinion.
Un défi pour les institutions traditionnelles qui peinent à suivre le rythme. « Il est urgent de bâtir des ponts entre ces deux mondes, sous peine de voir le fossé se creuser dangereusement », prévient un sociologue.
Une chose est sûre : le phénomène Hachemi est loin d’être un épiphénomène. Il ouvre la voie à une nouvelle ère où les influenceurs règnent en maîtres sur le cœur et l’esprit de la jeunesse. Un rôle qui soulève autant d’espoirs que d’inquiétudes pour l’avenir.