Un scandale d’une ampleur rare secoue actuellement le milieu politique français. Au cœur de la tourmente : la députée La France Insoumise (LFI) Rachel Keke, qui se retrouve accusée d’avoir gravement outrepassé ses prérogatives en tentant de s’immiscer dans une affaire judiciaire impliquant un membre de sa famille proche.
Une Intervention Musclée En Gendarmerie
Le 8 juin dernier, vers 8h50 du matin, la députée Rachel Keke s’est présentée à la brigade de gendarmerie de Dourdan, en région parisienne. Sa sœur y était alors détenue en garde à vue prolongée dans le cadre d’une enquête pour violences habituelles sur un mineur de moins de 15 ans. Invoquant son statut d’élue de la nation, Mme Keke a exigé de pouvoir visiter immédiatement les lieux privatifs de liberté, provoquant un vif émoi au sein de la brigade.
En tant que députée, j’ai le droit de visiter à tout moment tout lieu privatif de liberté sur le territoire national. Vous ne pouvez pas me refuser l’accès à cette gendarmerie !
– Rachel Keke, députée LFI
Informée que sa sœur venait d’être transférée au parquet d’Évry en vue d’un défèrement, la députée a quitté précipitamment les lieux, non sans promettre de revenir très prochainement effectuer la visite exigée. Une scène surréaliste qui n’a pas manqué de choquer les observateurs, tant par la violation manifeste du principe de séparation des pouvoirs que par l’irrespect des procédures judiciaires en cours.
Un Détournement Manifeste Des Prérogatives Parlementaires
Si les députés disposent en effet d’une certaine immunité dans l’exercice de leur mandat, celle-ci ne saurait en aucun cas leur permettre d’interférer avec le cours de la justice. Encore moins lorsqu’il s’agit d’une affaire mettant en cause un de leurs proches. En exigeant un accès immédiat à une gendarmerie où était détenue sa propre sœur, Rachel Keke a ainsi commis un grave abus de pouvoir doublé d’un détournement manifeste de ses prérogatives parlementaires à des fins personnelles.
Une Affaire Symptomatique Des Dérives De Certains Élus
Au-delà du cas individuel de Rachel Keke, ce scandale met en lumière les dérives inquiétantes de certains élus qui semblent se croire au-dessus des lois. Un comportement d’autant plus choquant qu’il émane ici d’un membre de la France Insoumise, un mouvement politique qui se revendique pourtant comme le chantre de la probité et de la transparence en politique. Interrogée sur cette affaire, la direction de LFI s’est pour l’heure refusée à tout commentaire, preuve de l’embarras suscité en interne par le comportement de la députée Keke.
Des Précédents Qui Interpellent
Ce n’est hélas pas la première fois que des élus de la France Insoumise se distinguent par des prises de position ou des comportements pour le moins ambigus vis-à-vis des institutions républicaines et de l’État de droit :
- En 2018, le député LFI Adrien Quatennens avait ainsi refusé de se soumettre à un contrôle de police, arguant de son immunité parlementaire.
- La même année, son collègue Alexis Corbière s’en était pris violemment aux forces de l’ordre lors de l’évacuation d’un campement de migrants à Paris.
- Plus récemment, en 2020, le député LFI Éric Coquerel avait été épinglé pour avoir employé sa collaboratrice parlementaire à des tâches relevant de sa vie privée.
Autant de précédents qui, mis bout à bout, dessinent le portrait d’un mouvement prompt à dénoncer les abus chez les autres mais visiblement peu regardant sur les agissements de ses propres membres. Le scandale provoqué par Rachel Keke obligera-t-il LFI à une salutaire remise en question ? Rien n’est moins sûr tant le sentiment d’impunité semble régner au sein du parti de Jean-Luc Mélenchon.
Une Enquête Interne Promise
Face à l’ampleur du scandale et devant la pression médiatique et politique croissante, les instances dirigeantes de la France Insoumise ont fini par réagir en annonçant l’ouverture d’une enquête interne sur le comportement de Rachel Keke. Une procédure destinée, selon les mots du coordinateur Adrien Quatennens, à « faire toute la lumière sur cette affaire » et à prendre d’éventuelles sanctions si les faits reprochés à la députée étaient avérés.
Si les accusations portées contre Rachel Keke sont exactes, son comportement est inacceptable et totalement contraire à l’éthique et aux valeurs que nous défendons à la France Insoumise.
– Adrien Quatennens, coordinateur de LFI
Une enquête interne dont les conclusions seront scrutées avec attention mais qui risque, une fois de plus, de n’être qu’un artifice de communication destiné à calmer la tempête médiatique. Car au-delà des paroles de façade, il y a fort à parier que LFI cherchera par tous les moyens à étouffer cette affaire embarrassante et à protéger l’une de ses figures les plus emblématiques. Quitte à bafouer une nouvelle fois les grands principes dont le mouvement se gargarise à longueur de discours.
En attendant, Rachel Keke reste présumée innocente des faits qui lui sont reprochés, comme tout citoyen dans un État de droit digne de ce nom. Mais la République ne saurait tolérer que certains de ses représentants élus se croient autorisés, au nom de leur statut ou de leurs combats politiques, à piétiner allègrement ses lois et ses valeurs fondamentales. Pas même lorsqu’ils s’appellent Rachel Keke et qu’ils arborent fièrement l’étiquette de la France “Insoumise”.