C’est une affaire qui fait grand bruit en Belgique. Une vidéo partagée récemment sur les réseaux sociaux montre un agent communal d’Auderghem, une commune de la région de Bruxelles-Capitale, se filmer en train d’insulter grossièrement les morts dans le cimetière où il travaille. Les images et les propos tenus par l’employé ont suscité un tollé et une vive indignation.
Des insultes choquantes proférées dans le cimetière
Dans la séquence, on voit l’agent communal déambuler dans le cimetière d’Auderghem tout en se filmant avec son smartphone. Mais au lieu d’accomplir son travail avec le respect dû à ce lieu de recueillement, l’homme se met à proférer des insultes en arabe à l’encontre des défunts :
Cimetière de kouffar (mécréants), cimetière de khanez (puants). Wallah on n’a pas de vie, on travaille pour la commune mais en vérité c’est pété.
Face à la tombe d’une dame récemment décédée, il s’interroge avec mépris : “C’est qui encore celle-là ?”. Puis en filmant une autre sépulture : “C’est qui ce vieux papy ?”. La vidéo se termine sur ces mots : “La vérité, j’ai horreur”.
Propos blasphématoires et irrespectueux
Au-delà du caractère profondément irrespectueux de ces propos envers les morts et leurs proches, c’est aussi le contenu blasphématoire envers la religion chrétienne qui choque. Traiter le cimetière de “kouffar”, terme arabe péjoratif désignant les non-musulmans, revient à insulter la foi des défunts qui y reposent.
Par ailleurs, le fait qu’il s’agisse d’un agent communal censé accomplir sa tâche avec professionnalisme et neutralité rend cette attitude encore plus condamnable aux yeux de beaucoup. C’est un véritable abus de confiance de la part d’un employé des services publics payé par l’argent des contribuables.
Une vidéo qui déclenche l’indignation
Une fois publiée sur les réseaux sociaux, la vidéo est très vite devenue virale, déclenchant de nombreuses réactions indignées. Beaucoup d’internautes ont appelé la commune d’Auderghem à sévir face à ce comportement scandaleux :
Quel manque de respect ! J’espère que des sanctions exemplaires seront prises contre cet individu. C’est une honte pour la commune.
– Un internaute choqué
D’autres y voient le signe inquiétant d’un communautarisme religieux s’immisçant jusque dans les services publics :
Voilà ce qui arrive quand on laisse entrer l’islam radical dans nos administrations ! Il faut un sursaut républicain.
– Une réaction sur les réseaux sociaux
La commune promet des sanctions
Contactée par la presse belge, la bourgmestre d’Auderghem Sophie de Vos (Défi) a assuré prendre l’affaire très au sérieux :
Pour la vidéo tournée au cimetière, nous avons pris l’affaire immédiatement en charge au point de vue administratif et judiciaire. Le collège sera saisi du cas mardi. C’est totalement inacceptable.
– Sophie de Vos, bourgmestre d’Auderghem (Défi)
Une enquête interne a été ouverte afin de faire toute la lumière sur cet incident et prendre les mesures qui s’imposent envers l’agent fautif. Des sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement seraient envisagées.
Un acte isolé ou un problème plus profond ?
Si la réaction ferme de la commune est saluée, beaucoup s’interrogent sur ce que révèle cet incident quant à l’état d’esprit régnant parmi certains agents communaux. S’agit-il d’un simple dérapage individuel ou est-ce le symptôme d’un malaise identitaire plus large au sein du personnel ?
Quoi qu’il en soit, cette affaire met en lumière la nécessité pour les administrations publiques de rappeler régulièrement à leurs agents leur devoir d’exemplarité, de neutralité et de respect des usagers, quelles que soient leurs convictions. C’est à ce prix que pourra être restaurée la confiance des citoyens envers leurs services publics de proximité.
Les impacts sur la communauté musulmane
Au-delà du choc provoqué, cet incident risque malheureusement de jeter le discrédit sur l’ensemble de la communauté musulmane, souvent pointée du doigt pour les prises de position de certains de ses membres. Beaucoup, en son sein, ont tenu à condamner fermement les propos de l’agent communal :
Il ne faut pas généraliser. L’immense majorité des musulmans a plus de respect pour les morts, quelle que soit leur religion. Ce monsieur parle en son nom, pas au nôtre.
– Une réaction de la communauté musulmane
Il importe en effet de ne pas faire d’amalgames hâtifs et de reconnaître que de tels débordements restent le fait d’une infime minorité. Pour autant, les responsables musulmans doivent redoubler de vigilance pour prévenir ce genre de dérapages qui ternissent l’image de leur communauté.
Nécessité d’apaiser le débat
Plus largement, cette polémique met en lumière les tensions communautaires qui traversent notre société. Plutôt que de les attiser par des réactions à chaud, il est urgent d’apaiser le débat public en favorisant le dialogue, la compréhension mutuelle et le respect de l’autre.
C’est tout l’enjeu du vivre-ensemble qui doit nous permettre, par-delà nos différences, de partager des valeurs communes. Des valeurs de tolérance, de fraternité et de concorde civile qui fondent le socle de notre pacte républicain. Le chemin est encore long mais nous devons résolument nous y engager.
Conclusion
Le scandale provoqué par la vidéo de cet agent communal insultant les morts dans le cimetière d’Auderghem doit tous nous interpeller. Au-delà de l’indignation légitime, il importe d’en tirer les leçons pour renforcer la formation civique et déontologique des agents publics.
Mais c’est aussi l’occasion de réaffirmer avec force les principes intangibles qui cimentent notre société : le respect absolu dû aux défunts, la neutralité des services publics, la liberté de conscience et le refus de toute forme de haine ou de discrimination.
Puisse cette triste affaire, en dépit de la polémique, contribuer à faire progresser le difficile apprentissage du vivre-ensemble. C’est tout le mal qu’on puisse lui souhaiter.